BEASTIE BOYS : Paul’s Boutique

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Sorti en juillet 1989

En 1988, les Dust Brothers, producteurs new-yorkais, s’associent au DJ californien Matt Dike, co-fondateur du label Delicious Vinyl, révélateur des célèbres Young MC, Tone-Loc ou The Pharcyde entre autres. La frénésie est totale et les pistes instrumentales inutilisées s’amoncellent, collages sonores trop hybrides pour êtres utilisés commercialement. C’est là que débarquent les Beastie Boys, fraîchement arrivés en Californie, fuyant leurs déboires new-yorkais avec Rick Rubin et leur précédent label Def Jam, cherchant à se démarquer de leur premier album « Licensed To Ill » et de la traînée indélébile de débauche ayant accompagné sa tournée à guichets fermés. Ils ne demandent pas à ce que les structures des démos qui leur sont proposées soient modifiées: ils sont prêts à rapper sur les collages en question tels quels.

Avec Mario Caldato Jr. à la console d’enregistrement qui les suivra désormais une dizaine d’années, les Beasties livrent finalement en juillet 1989 le très attendu « Paul’s Boutique ». Et c’est un échec commercial ! Hormis une poignée de showcases, il n’y aura aucune tournée. L’album regroupe tant de samples issus de disques des 60’s et 70’s qu’il en découle une nouvelle loi forçant dorénavant tous les artistes à déclarer la totalité de leurs samples. Il finit délaissé et ce n’est qu’au fil du temps, par le bouche-à-oreille et par les éloges dans les interviews de stars montantes telles que Counting Crows ou Beck, ou établies telles que Miles Davis qui dit l’écouter en boucle, que « Paul’s Boutique » prend peu à peu le statut d’album culte. Pendant 20 ans, les fans viendront progressivement clamer aux Beastie Boys son impact sans égal sur eux, à la stupéfaction des membres du groupe, menant à sa réédition en vinyle en 2009, une des preuves de son immortalité.

 Christopher Mathieu

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