PAT KEBRA

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Etre écorché, rockeur au grand cœur, depuis Oberkampf, Pat Kebra continue son introspection et vient d’accoucher d’un nouvel album, «Electrosensible ». De belles mélodies, une énergie sans pareille et toujours cette envie de délivrer sa vision de la vie. Il se livre le temps d’une entrevue en toute simplicité…

 

Qui est Pat Kebra ?
Pat Kebra, c‘est moi ! C’est mon pseudo depuis 1979, date à laquelle je jouais dans Oberkampf, mon groupe de l’époque qui a existé de 1978 à 1985. Ce pseudo vient du personnage créé par deux dessinateurs, Tramber & Jano: « Le Zonard Des Étoiles ». Je suis un autodidacte qui a été enflammé par la vague punk de 1977, principalement britannique, et qui, après avoir tenté d’en apporter les couleurs dans notre hexagone, a raccroché les gants en 1985, fondé une famille et mis sa passion de côté. Je suis revenu dans ce milieu en 2006, ai monté un groupe: Futurs Ex, fait un album et ai commencé à penser à partir de 2008 à chanter mes chansons. Nous avons fait deux albums sous mon nom et plus d’une centaine de concerts à travers la France entre 2010 et 2013, quatre ans d’activité.

Quelles évolutions entre « Décoffrage » et « Electrosensible » ?
Un gros changement et l’arrivée de nouveaux musiciens puisque je me suis séparé de mon groupe fin 2013 et ai enregistré cet album avec trois batteurs et trois bassistes. Ce travail est du coup plus perso et l’aspect technique est passé au second plan derrière les mélodies et les textes. Les structures en ont été volontairement simplifiées pour laisser l’essentiel s’exprimer. Beaucoup de choses nouvelles ont vu le jour dans cet album comme l’apport de claviers, des percus, un duo et aussi une chanson d’amour !

De qui t’es-tu entouré comme nouveaux musiciens pour cet album ?
Les musiciens qui m’ont accompagné dans ce projet sont des amis, des anciennes connaissances du milieu rock. En fait, le rock est un petit milieu et mon projet a réussi à fédérer les énergies de beaucoup de gens sincèrement intéressés pour porter les couleurs de ce projet. Ils y ont mis tout leur cœur et ça s’entend ! Manu (ex-Dolly) a aussi fait un duo avec moi et quelques superbes chœurs sur d’autres chansons.

Qu’est-ce qui t’a amené au rock ?
Une déchirure, celle d’une enfance difficile. C’était le cas pour tous les punks que j’ai connus en ‘77, quel que soit le milieu social. Cette blessure s’est rouverte, je pense, car elle s’était mal cicatrisée. Le rock peut s’accommoder de pas mal de styles différents mais sans cette blessure, il n’y a pas de rock.

Qui dessine tes fantastiques pochettes ?
Thierry Guitard, le seul et l’unique, dont le style se reconnaît entre mille !

Comment as-tu rencontré Manu ?
Manu m’avait invité à son concert parisien, je ne la connaissais pas physiquement, mais j’avais adoré sa voix sur ses chansons à la radio en allant travailler le matin en 2001. Quand j’ai composé ce duo, je me suis naturellement tourné vers elle et lui ai proposé de le faire avec moi en lui envoyant une petite maquette. Elle a écouté et accepté très spontanément.

Comment s’est passée votre collaboration sur « Penser À Demain » ?
Cette collaboration a été fluide, sérieuse, agréable et quelque chose est passé entre nous, je pense. Deux styles, deux époques qui se croisent, se respectent et s’associent pour donner un beau fruit ! J’avais fait un texte mais je lui ai demandé d’amener ses idées et elle n’en a pas manqué ! Manu a refait tout le texte et on y a intégré des bouts de mon texte pour que je me sente plus à l’aise avec mes mots par moments. Nous avons fait deux répétitions chez moi dans ma petite cave, j’ai enregistré la musique avec les musiciens, fait les mille guitares et larsens et elle est venue chanter avec moi le jour de son anniv’ le 26 mai ! Collaboration idyllique !

N’as-tu pas parfois la nostalgie d’Oberkampf ou de l’époque d’Oberkampf ?
Non, pas du tout, sinon j’aurais cédé à la reformation du groupe comme le font tous les vieux groupes ! Je n’ai pas de nostalgie car cette époque était très dure à vivre pour moi, ma musique était violente et le reflet de ce qui se passait en moi. Je suis bien dans mon époque et dans mon âge. J’essaie surtout maintenant de ne pas négliger de vivre le présent, c’est important !

Céline Dehédin

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