MARION RAMPAL

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Chanteuse et compositrice, la jeune marseillaise Marion Rampal sort en décembre dernier son second album intitulé «Main Blue». Fruit d’une nouvelle maturité, son album est également le résultat d’une quête inachevée sur elle-même ainsi que sur son chant. Influencée par les plus grands comme les plus discrets artistes de la Nouvelle-Orléans, mais aussi par des légendes telles que Patti Smith ou Jim Morrison, elle nous livre son impression personnelle sur la musique et nous guide dans son voyage spirituel.


La musique est-elle venue très tôt à vous? Quelles ont été vos inspirations?


J’ai pratiqué de la musique assez tôt dans mon enfance. Du piano, de la flûte, du chant chorale. Mais vraiment vers 14-15ans. Je rêvais d’être chanteuse de rock et j’étais une énorme fan de REM. A l’époque j’adorais le premier disque de Jeff Buckley. J’aimais beaucoup les Doors, Patti Smith et son côté poétesse. D’ailleurs, j’essaie vraiment de faire ce travail poétique.

 


Vous avez sorti votre premier album en 2009, « Own Virago ». En décembre dernier sort « Main Blue ». Sept ans après, pouvons-nous vous demander ce qui vous a poussé à sortir cet album?


Il y a eu un voyage déjà (Nouvelle-Orléans). Avant ce voyage j’étais intriguée par l’idée du blues. Je comprenais plus ou moins que le blues était la racine expressive de toutes les musiques que j’aimais: jazz, soul, rock. Je me demandais en tant que chanteuse-musicienne-française, comment je pouvais trouver mon blues à moi. C’est un travail qui continue encore aujourd’hui. Pour écrire « Main Blue » il y a eu comme une espèce de quête intérieure. C’est un carnet de voyage mais pas que.Tout ça a pris beaucoup de temps.

 

On remarque une plume très poétique dans vos paroles. L’écriture vous est-elle en quelque sorte curative? 
Complètement. Il y a une vertu cathartique. Pour écrire un morceau j’extrapole souvent un sentiment. Je le mets dans un autre univers. Je prends un personnage que je vais dériver, développer et il va prendre une autre vie dans la chanson.

 


Le chant ou l’écriture?

Ah c’est compliqué ça! Parce qu’il m’arrive d’écrire des mots pour d’autres voix et de chanter des choses que je n’ai pas écrite. J’aime écrire sans avoir à chanter, chanter sans avoir à écrire et par dessus tout, chanter ce que j’écris. Quand on fait une interprétation, on est aussi créateur. Pour l’instant ce qui m’intéresse c’est chanter. Peut-être que plus tard je développerai davantage l’écriture…

 

Le côté mélancolique est très présent dans votre album. Vous parlez d’amour et en même temps on retrouve cet aspect enthousiaste…


Je crois que mon idée première du blues, je l’ai abordé par l’amour perdu. Je me suis intéressée à la figure des femmes troubadour qu’on appelait « trobairitz ». Je me suis dit que ça, c’était du blues qui venait de mon coin. C’est peut-être avec le cœur brisé qu’on peut s’ouvrir à la joie du monde. Ce qui est intéressant dans le blues, c’est qu’il peut faire le lien entre quelque chose de très intime et en même temps très universel. Il faut puiser dans la douleur. S’il y a une joie elle n’est pas inconsciente de la tristesse. On retrouve les deux couleurs: un blues noir et un blues positif.

 


Quand on apprend que vous avez voyagé en Louisiane, le lien se fait rapidement avec « Visitation Of The Bayou Maharajah » qui est d’ailleurs dédicacé à James Booker. Mais alors quelle histoire se cache derrière ce morceau?


Tout un circuit de la musique est propre à la Nouvelle Orléans. J’ai découvert des légendes de là-bas dont James Booker, un virtuose absolu du piano. C’est l’ancien prof d’Harry Connick Jr. Il (James Booker) était un grand pianiste qui n’a pas beaucoup enregistré parce qu’il se produisait davantage dans des bars et autres. Il y a des liens entre ce que j’essaye d’utiliser dans la voix et ce qu’il faisait. Notamment les « yodel blues »; une façon très libertaire d’utiliser la voix. Ce morceau est donc une espèce de conversation avec un esprit.

 


Avez vous des projets pour l’avenir, peut être un prochain album à venir?

Oui, un album est prévu pour septembre 2017. Ce ne sera pas des compositions mais des musiques du Berlin des années 20-30 avec le quatuor à cordes Manfred. Ce sera donc du répertoire. Mais le but pour l’instant est de tourner « Main Blue » et de chanter avec le groupe.

Imen Chadi

Le 03/03/17 au Petit Duc – Aix-en-Provence (13) et le 26/04/17 Salle Felix Martin – Saint-Raphaël (83).

www.marionrampal.com

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