D’origine corse, Caroline Calen est la chanteuse et fondatrice du groupe Madlen Keys. Celle qui commence la musique à quatre ans, se dévoile dans son 1er album “Event Horizon”. Un échange posé et agréable guidé par l’humour de l’artiste.
Bonjour Caroline, alors tout d’abord, pourquoi avoir choisi le nom « Madlen Keys » ?
Alors Madlen Keys, c’est une histoire un peu sordide (rires). J’étais avec un ami et je revenais de la banlieue parisienne jusqu’à chez-moi dans le 18e, à peu près une heure et demie en scooter. Arrivée en bas de ma porte, je me rends compte que je n’ai plus mes clés de scooter, ni mes clés de maison, garage, plus rien. L’ami derrière moi qui ne connaît pas Paris, me dit “je crois que j’ai entendu un bruit de clés qui tombent sur une rue pavée ou une avenue, je sais plus”, donc je me dis peut-être que c’est à la Madeleine. Puis, nous avons retrouvé mes clés dans un caniveau à la Madeleine. D’où le nom d’un groupe, comme cela, sur un coup de chance, ça collait bien (rires).
Pourquoi chantes-tu en anglais ?
C’est vrai qu’il y a beaucoup de gens en France qui me demandent de chanter en français, mais ce n’est pas du tout dans ma culture musicale. Je ne me vois pas chanter en français à 100 %. Il n’y a qu’une chanson en français dans l’album, mais c’est parce qu’elle est assez poétique et la langue me semble plus propice. Peut-être qu’un jour, je chanterais en français, en espagnol ou je ne sais pas en allemand (rires) mais l’anglais me semblait être le meilleur vecteur.
“Event Horizon” est ton premier album, après un premier EP. Comment est-il né ?
C’est venu de plein de choses. Déjà, j’avais envie d’exprimer certaines choses à travers la musique. Il y a des thèmes assez philosophiques dedans qui me tenaient à cœur, certains personnels et d’autres un peu plus abstraits, dans l’observation humaine. Dire tout ça en musique, c’est mon moyen de communication le plus fort. Celui qui me plaît le plus. Puis, j’ai aussi très envie d’amener ces compos-là en live !
On sent une envie de mélanger les styles (électro/rock/pop – même un sitar sur « Keep a secret ») et de ne pas rester enfermé. Est-ce voulu ?
C’est un peu ce qui sort de ma tête et qui me paraît cohérent. Certaines personnes sont très cantonnées quand elles font un album à se dire “on fait du rock, on fait du rock, on fait comme ça”. Moi ça ne me plaît pas trop de penser comme ça. Ma ligne de conduite, c’est de trouver des lignes mélodiques accessibles et abordables et derrière de faire de la recherche pour aller trouver quelque chose de moins évident que les “quatre accords magiques” qu’on nous ressort à toutes les sauces (rires).
Peux-tu nous parler des thèmes qui sont abordés dans l’album ?
Beaucoup de philosophie. Je pense que nous sommes dans un monde très compliqué à l’heure actuelle, où nous nous sommes un peu perdus en route. J’avais envie d’en parler, mais sans être donneuse de leçon, juste ouvrir des points de vue, des esprits pour penser différemment. Nous sommes un peu, voire beaucoup, emprisonnés dans des carquois capitalistes qui nous imposent une manière de fonctionner. Je pense que nous ne sommes pas obligés de vivre ça. J’avais aussi envie de parler de sujets un peu plus personnels, il y a du féminisme évidemment, et aussi simplement d’un état d’esprit que je peux avoir.
C’est quoi ta chanson préférée de l’album et pourquoi ?
Ah, c’est dur ça (rires) ! S’il y en a une, je dirais “Breathe” parce que ça a été tellement thérapeutique pour moi de l’écrire.
C’est quoi la suite maintenant ?
On espère une belle suite (rires) ! Nous nous souhaitons déjà de beaux lives, puis la sortie du clip de “The Stream”, en animation. Ensuite, une réédition de l’album au cours de l’année avec des titres lives. Et en 2025 la suite, donc un autre album que nous sommes en train de préparer. Nous sommes très contents !
Axel Spicciani
Le 07/12/2024 à Aghja – Ajaccio (20).