Temple central de toutes les musiques, le Makeda affine depuis 2019 un projet tourné vers le local, la découverte, le féminin. Portrait.
Le 103 de la rue Ferrari en a vécu, des concerts ; écoulé, des bières ; accueilli, des instants musicaux anthologiques. Avant de devenir le Makeda, la salle courue du centre ville l’était déjà, vingt-sept ans durant, sous le nom inoubliable de Poste à Galène. Un antre délicieusement rock, de la programmation à l’ambiance. Le défi aurait pu effrayer, sans compter sur le duo Aude Kabore et Francine Ouedraogo Bonnot, membres de l’association Orizon Sud et heureuses héritières du projet, début 2019. Pour marquer le virage, elles rebaptisent la salle Makeda, nom de la Reine de Saba, mais aussi d’un titre des Nubians, stars de la french soul des 90’s dont le binôme est féru. Le féminin est au cœur du projet, de la programmation – à travers “le Makeda sors ses Elles”, qui offrira ce mois-ci une carte blanche à Patti, chanteuse de la célèbre Cumbia Chicharra (le 26/09) – mais aussi l’accompagnement, les actions culturelles et les ateliers.
La programmation, très éclectique, transite de scène locale en artistes plus renommés, bien que l’équipe souhaite mettre en lumière les talents du Sud-Est le plus possible. La salle est fort réputée pour ses soirées dansantes et tardives – Dance Hall Nation, Années 90’s, Soul Train… Entre autres thématiques électroniques. Depuis l’an dernier, le Makeda fait partie de la Responsabilité des Rêves, portée par Grand Bonheur, et accueille à ce titre une partie de sa programmation. En bref : l’affiche est partagée par des esthétiques et projets ultra variés. L’occasion ce trimestre de voir les stars du rock alternatif angalis des 80’s House of Love (le 23/09), de vibrer sur l’afro-soul du très talentueux Blick Bassy (le 03/09), de replonger dans le beatmaking des Chill Bump (le 7/11) ou encore de suivre la scène rap hexagonale, avec Zequin et Baby Neelou (le 21/11). L’invitation à la découverte est très claire, et il est conseillé de plonger à l’aveugle dans ce grand bain sonore.
Lucie Ponthieux Bertram