Iraka est un slameur français. Depuis ses débuts en 2001 à Bordeaux, Iraka a auto-produit trois albums et donné plus de vingt-cinq concerts dans le Sud de la France. Aujourd’hui, Iraka s’est élargi en grand groupe musical et le slameur monte sur scène pour clamer ses textes et faire passer ses messages. Il revient en 2014 avec un album slam, rap et chanson française : « Le Slameur ».
Comment choisissais-tu tes beat-makers à tes débuts ?
C’était il y a longtemps. J’ai commencé à travailler avec des beat-makers et je faisais ce que l’on peut appeler du rap. Je travaillais avec des gens assez variés. Je compose des musiques, je fais des maquettes en travaillant un peu comme un beat-maker, donc sur une machine. A partir de ça, j’ai des maquettes avec une idée des morceaux, souvent j’ai écris sur les maquettes que j’ai composé. Ensuite ces maquettes là, je les transmets à mon groupe et nous réarrangeons les morceaux. Il arrive aussi que je récupère des instrumentaux composés par d’autres beat-makers ou compositeurs et auquel cas c’est le même principe. Le choix des compositions de base est lié à l’idée que cela me donne pour un morceau.
Pourquoi as-tu écris le morceau « Le Sud » ?
« Le Sud », je l’ai écris il y a dix ans. J’avais vécu à Bordeaux pendant longtemps et je venais de revenir à Marseille et j’ai écris ce morceau par dessus la jambe. Finalement, les gens ont aimé ce morceau et c’est plusieurs années plus tard, en 2010, que je l’ai repris sur scène avec le groupe qui m’accompagnait. En fait je voulais parler de Marseille surtout. Dans le coin, les gens aiment bien ce morceau car il les représente. Mais je n’ai pas envie de représenter le Sud en particulier. C’est juste une petite pensée affective pour Marseille et un peu plus généralement pour cette région.
Quels sont tes influences musicales ?
On va commencer par les rappeurs américains : Wu-Tang Clan, MegaHertz. Pour les rappeurs français il y a IAM et Fabe. Ensuite pour la chanson française il y a Brel. Une partie rap et une partie chanson française.
Justement en parlant d’IAM, tu as pu faire la première partie d’un de leurs concerts. Etait-ce un aboutissement ?
Ce n’est pas un aboutissement, c’est une expérience. Je le prends comme une expérience et je l’ai également vécu comme une chance d’être entendu par deux mille ou trois mille personnes.
Peux-tu nous parler de ton nouvel album ?
Mon nouvel album s’appelle « Le Slameur » et sortira le 20 avril prochain. C’est un album sur lequel j’ai beaucoup travaillé que ce soit sur la musique comme sur le texte. J’ai également beaucoup travaillé sur les deux axes que sont la chanson française et le rap. J’ai essayé de les réunir non pas dans une alchimie ou un mélange, mais au contraire en allant chercher les deux traits de caractère les plus marqués de ces deux styles de musique. En ce qui concerne l’écriture c’est pareil, j’ai cherché à allier chanson française et rap, mais il y a quand même une partie slam primant sur tout le reste. L’album s’intitulant « Le Slameur »,il y a donc une volonté de marquer ce courant là. J’ai cherché une approche slam avec quelques fois une approche chanson française. Je m’inscris clairement dans la chanson française, mais une chanson française qui aurait intégré son patrimoine rap même s’il est parfois moins fréquentable. C’est cette chanson française que je défends. Au niveau des thèmes c’est souvent des petites histoires d’humains qui sont marginalisés car ils sont souvent « rangés » dans une case sociale et qui sont capables de tous les extrêmes et à un moment donné de basculer, qui sont assez insaisissables en fait. Cela les rend inintéressants aux yeux de notre société qui est une société d’images et de médias, qui aime les raccourcis. Justement, je prends le temps de parler de ces gens là dont on parle peu car ils sont mal représentés. Mais j’arrive à comprendre que pour les médias ce soit difficile de parler de ces gens marginaux.
Julie Fiol
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