Arbuste est un collectif d’artistes des Bouches-du-Rhône qui combinent leurs diverses compétences dans le milieu des arts numériques, de l’architecture, des productions électroniques et de la musique. Ces créateurs utilisent l’espace public pour leurs installations. Parmi leurs créations, il est un projet nommé « Instrumentarium » qui mêle percussions, musiques électroniques, et scénographie pour une approche différente du spectacle et de l’interaction avec le public. Le sel de la création d’Arbuste est de pouvoir trouver des contextes, de nouveaux lieux et de nouveaux partenaires pour créer toujours plus. Rencontre avec Rémi Bosch, directeur et responsable de la scénographie.
Parlez-nous un peu du collectif et de sa conception.
Le collectif a été fondé en 2012 car nous avons eu l’opportunité de faire une création pour l’ouverture de Marseille Provence 2013 à Aubagne. Depuis le début, nous avons mis en place six projets différents qui sont issus, dans un premier temps, de commandes. « Instrumentarium » est le projet qui a donné la base du travail du collectif et qui a également formé l’équipe. A l’origine, nous sommes deux architectes, et nous avons par la suite rassemblé des amis, des gens qui ont des compétences dans l’univers numérique, mais avec qui nous n’avions pas forcément travaillé jusqu’alors. Nous avons quasiment tous une carte de visite de musiciens, chacun a des projets de son côté, pas forcément dans les musiques électroniques. La création de base est faite pour un contexte, un évènement et un lieu bien particulier. Nos installations sont un peu à la frontière entre le spectacle vivant, les arts numériques et les arts de la rue. Nous avons une espèce de cahier des charges de base mais les créations germent en fonction du contexte, le projet évolue en permanence.
Est-ce que le nom de votre collectif a une signification particulière ?
Nous aimons bien l’aspect arborescent qui traduit le côté d’hybridation des projets et des types de compétences que nous utilisons. Il y a aussi le fait qu’un arbuste est un arbre en devenir, et qu’il est donc un peu tourné vers l’avenir. C’est un élément qui est amené à devenir plus grand, à devenir autre chose, ce qui colle bien à notre volonté de faire des projets assez innovants. Nous voulions un nom français, court et sympa. Il y a aussi une contradiction entre certaines de nos créations qui peuvent être assez impressionnantes, voire spectaculaires, et l’image de l’arbuste, et ce paradoxe nous a plu.
Vous avez fait des représentations dans plusieurs festivals hors France. Est-ce que vous avez une approche différente lorsque vous êtes à l’étranger vis-à-vis du public ?
Dans un premier temps, nous avons eu du mal à rejouer « Instrumentarium » en France après les deux premières prestations. Nous avons ensuite joué au festival Fusion en Allemagne, qui est un peu la référence là bas au niveau des musiques électroniques, et nous nous sommes alors demandé s’il n’y avait pas plus d’ouvertures dans des pays comme l’Allemagne ou le Luxembourg pour des shows comme les nôtres. Mais ce début d’année m’a un peu contredit car nous avons pu faire des représentations sur le cours Mirabeau dans le cadre d’un événement du conservatoire de Musique Classique, à la Friche lors du Festival Marsatac, et également à la foire de Marseille. Nous avons donc rencontré des typologies de public et de programmateurs très différentes. Quelque soit le public, nous essayons systématiquement de le mettre dans une situation inhabituelle. Nous remettons en cause le rapport au spectateur. Le projet « Instrumentarium », avec sa conformation centrale du point de vue de la foule, nous permet de nous affranchir du traditionnel spectacle frontal pour remettre l’audience au cœur du sujet, dans une sorte de communion avec les artistes.
Etes-vous en train de préparer d’autres projets, comment voyez-vous votre évolution ?
Nous sommes en train de faire une création pour la fête des lumières de Lyon, qui se jouera sur les quatre soirs de cet événement. L’approche sera différente car il n’y a pas de spectacle vivant. Nous prévoyons une installation interactive. Nous allons inviter le public à contrôler la lumière et la musique qui émaneront de 6 grands luminions, et essayer de mettre en place un dance-floor improvisé. Pour ce qui est du futur, nous voulons jouer le projet « Instrumentarium » dans un maximum d’endroits, hors de nos frontières, que ce soit l’étendard de notre travail. Et en parallèle, nous souhaitons trouver de nouveaux lieux, de nouvelles collaborations artistiques, de nouveaux challenges sur des créations nouvelles.
Sarah Foudrier
www.collectif-arbuste.com