DJ OIL

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Après avoir adoré son dernier album « Black Notes », je n’avais qu’une envie : en savoir plus sur l’épique Lionel Corsini aka Dj Oil. Ce fut pour moi un honneur de l’interviewer. Un peu intimidée au départ, je découvre un homme sympa et modeste. Alors je me lance et je vous invite à découvrir la suite.

 

Quel est ton parcours professionnel et qu’est ce qui t’a donné envie de faire de la musique ?

Je fais de la musique depuis une vingtaine d’années maintenant. J’ai démarré Dj et organisateur de soirées dans les années 90 et ensuite, j’ai été rapidement résident dans un club à Marseille qui s’appelle Le Trolleybus entre 91 et 96. Puis à partir de 98/99, j’ai commencé à travailler en studio. Ceux qui m’ont donné envie de m’intéresser à la musique, sont mes parents. Environ une fois par semaine, ils m’ont permis d’acheter des disques et des vinyles. Et c’est ainsi que, dès tout petit, j’ai découvert plein de styles de musique différents. Mes parents m’ont surtout fait découvrir le monde du rhythme and blues, le funk, le rock et beaucoup de chansons françaises. Ce qui m’a vraiment donné envie de faire de la musique, sont les premières productions Mo’Wax et Ninja Tune dans les années 90. De là, ils m’ont donné l’envie de faire des instrus, de commencer à faire des morceaux etc. Et c’est comme ça que j’ai démarré avec les Troublemakers en 98 environ.

 

Que préfères tu la composition ou être sur scène ? Plus globalement, qu’aimes tu dans ce métier ?

J’aime autant composer et travailler en studio que faire des concerts ou des Dj sets. Je prends autant de plaisir. Ce que j’aime dans ce métier, c’est la liberté de pouvoir travailler au rythme que je veux et surtout avoir la chance de vivre de ma passion.

 

Que penses-tu de l’évolution du métier de Dj ces dix dernières années ?

C’est un phénomène de mode et de choses qui rentrent un petit peu « dans les rangs ». Je trouve que le rôle de Dj a plutôt évolué négativement. Dans les années 50, c’était un nom que l’on donné à un programmateur à la radio et puis ensuite, c’est devenu l’animateur de club ou de soirée. Aujourd’hui, on voit des Djs un peu partout : dans des restaurants, dans des magasins d’habits, dans l’évènementiel qui n’en a pas besoin. Donc, le mot Dj est un peu galvaudé aujourd’hui. Ce que j’aime chez le Dj, c’est le côté un peu « éducateur musical » : stimuler la curiosité du public, lui faire découvrir de nouveaux morceaux. Personnellement, quand je me déplace voir un Dj, c’est parce que je sais qu’il va jouer des morceaux que seul lui sait faire et qu’il va créer son propre son.

 

C’est d’ailleurs ce que j’ai pensé en écoutant « Black Notes », ton dernier album. J’ai constaté une musique très travaillée, personnelle et recherchée.

Je ne sais pas si c’est « recherché » mais en tout cas, je passe beaucoup de temps à faire les arrangements, à créer des rythmes, à mélanger des samples de musiciens avec qui je travaille, des sources sonores aussi, que je peux enregistrer à droite, à gauche etc. Donc, c’est un vrai travail de matière, un travail équivalent à un puzzle et ensuite, comme je m’entoure de bons musiciens, je travaille jusqu’à ce que le puzzle me plaise et qu’il me paraisse complet. Chaque morceau raconte une histoire différente même si la couleur de l’album est plutôt homogène. Je pense aux gens qui écouteront ce disque dans 15 ou 20 ans et j’espère qu’ils l’aimeront encore. J’espère que ça n’aura pas vieilli.

 

Quels sont tes influences musicales, peux tu me citer quelques artistes ?

Je ne sais pas si on peut parler d’« influences », mais effectivement, il y a de nombreux artistes que j’aime bien écouter quand je fais une pause ou autrement dit quand je décide de reposer mes oreilles. J’aime bien me mettre dans l’attitude musicale sur laquelle je travaille. Alors, je n’ai pas d’artistes préférés mais je dirais plutôt des albums « référence » comme par exemple : « What’s going on » de Marvin Gay ou « Lorca » de Tim Buckley, j’aime bien « Their Satanic Majesties » des Rolling Stones et bien d’autres artistes comme Leon Thomas, Gainsbourg , l’électro de Carl Craig ou encore Radiohead etc. Beaucoup de choses différentes, ça va de la musique contemporaine, en passant par le rock, le classique…

 

Peux-tu m’en dire plus sur tes projets professionnels ? Je crois que tu as un projet avec Dj Vadim ?

J’ai fait un remix pour Dj Vadim qui va sortir sur BBE Record, un remix pour Donzo, Tony Allen et Docteur L pour Comète Record et un remix pour Radiomental qui est le projet électronique de Jean-Yves Leloup, célèbre journaliste et musicien électro. Magic Malik m’a invité sur son nouvel album qui sortira sur Bee Jazz Records au mois de mars. Je travaille aussi sur un nouvel album solo qui sortira dans le courant de l’année, et j’ai quelques dates en live qui sont prévues.

 

Muriel Lorent

 

www.myspace.com/djoil13

 

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