UNOJAZZ, du 18 au 20/08 à San Remo – Italie

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Le festival UNOJAZZ a tiré le rideau sur l’édition 2016 après 6 soirées de toute beauté. De belles ambitions affichées, j’espère que les années prochaines nous permettrons d’en savourer encore et encore. Une fois n’est pas coutume, je vais parler de chaque groupe en y insérant quelques réflexions personnelles.

L’une des nombreuses qualités de ce festival est la gentillesse et la courtoisie de chacun des membres de l’organisation. L’envie de faire plaisir est une donnée commune à toutes et à tous. Il semble qu’à chaque problème au moins une solution existe, des agents de sécurité à la direction, ce qui ne nuit en aucun cas au professionnalisme de l’ensemble. Cela change de certains lieux insipides, inodores, où seul le résultat compte, en oubliant la manière. Deux petites images résument cette ambiance : à un moment une petite main s’est posée sur mon épaule, une douce voix, les yeux éclatant de bonheur, me disant que c’était son papa au piano ou alors devant un enfant qui prenait des photos, Didier Lockwood prenait « la pause » avec un large sourire complice. Difficile de vivre cela en France en 2016. Un petit bémol, je dois le reconnaître, le retard systématique des concerts. Dommage car si on a un peu de route (en venant de France par exemple), cela donne un coucher à 2-3 heures du matin et cela est dissuasif et préjudiciable pour beaucoup, surtout qu’après 21h15, aucun spectateur ne rentrait et puis libre à chacun de ne venir que pour le groupe principal.

 

Le 18 août : Orchestra Sinfonica du Sanremo

Sous la direction du chef Massimo Nunzi, l’orchestre se dédia au jazz avec pour invité le grand trompettiste Franco Ambrosetti, parfaitement épaulé notamment par son fils, le saxophoniste Gianluca Ambrosetti. Personnellement, je ne suis pas fan de ce mariage (j’avais tenu les mêmes propos après le concert d’Avishaï Cohen et de l’Orchestre Philarmonique de Monaco) mais cela montre aussi la richesse, la diversité des jazz et l’absence d’enfermement de la programmation du festival dans un style particulier. Une seule partie pour cette soirée.

 

Il est important de préciser que la programmation réserva une large part au jazz italien et aux locaux avec des concerts de toute beauté. Inculte en jazz venant de l’autre côté de la frontière, à l’exception de quelques grands musiciens internationaux, j’ai pu savourer de très belles découvertes. Petite précision mais au combien importante : l’ensemble des balances était ouvertes au public, y compris pour Tania Maria alors que très souvent on tente de m’expliquer que les artistes féminines n’aiment pas se montrer lors des balances, car non maquillées, non habillées de la tenue de soirée… C’est bien de revenir à / ou de garder des valeurs simples.

 

Le 19 août : Lingomania

Pour commencer Lingomania et la suite aux couleurs des Jeux olympiques avec Tania Maria. Lingomania n’est pas un groupe de jeunes premiers mais composé de musiciens confirmés menés par le saxophoniste Maurizio Gianmarco, parfaitement épaulé par le trompettiste Giovanni Falzone, le contrebassiste Furio De Castri et le batteur Roberto Gatto. Impossible de parler de première partie, tant le quintet fut majestueux et le public unanime. Prenez le temps de les écouter sur des sites de streaming, ils le méritent.

 

Puis, Tania Maria enflamma la soirée avec son jeu de piano et sa voix suave qui sent le sable chaud et le soleil. La gentillesse, la voix, la présence, un percussionniste habité par la musique. Superbe !

 

Vous l’avez compris, ce fut un grand festival par sa programmation mais cerise sur le gâteau, parlons argent. 22 € l’entrée, et en plus vous pouvez déguster une glace, manger, boire à des prix plus que raisonnables : 5€ pour deux Spritz par exemple. L’argument financier est souvent un frein pour aller assister à des festivals où l’entrée flirte avec les 40 €, voire plus. Une très belle idée de sortie pour l’année prochaine.

 

Le 20 août : All Stars 

Soirée de clôture appelée « All Stars », sachant que la pleine lune s’était aussi invitée. Autour d’Antonio Farao, pianiste et directeur artistique du festival, nous avions Joe Lovano (saxophone), Didier Lockwood (violon), Lars Danielsson (contrebasse) et Lenny White (batterie). 5 très grands du jazz pour un concert à la hauteur des attentes. Des soli fabuleux, dont le premier de Didier Lockwood, et d’Antonio Farao, des moments d’extase lorsque Lovano était au sax, de grâce avec Danielsson sous le regard sûr et rassurant de Lenny White, en gardien du quintet.

 

En première partie, David Lynx, chanteur belge entouré d’excellents musiciens. Je n’ai pas accroché.

 

6 soirées, 6 approches différentes du jazz, nous avons eu de la diversité, des découvertes grandioses, du jazz se mariant avec le classique ou le funk, sans oublier la tradition. Bravo pour ce beau challenge. Et à l’année prochaine car ce festival mérite de réussir et de grandir !

 

Jean-Luc Thibault

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