Une soirée de contraste ce jeudi à Monaco, une première partie en piano solo puis les quelques quarante musiciens du philarmonique derrière le trio jazz. La sobriété et la puissance.
Passionnant Thomas Enhco, seul devant le Steinway, il égrène les mélodies, les arpèges, les phrases musicales, les thèmes. Son piano est tour à tour percussif, romantique, bluesy et même ragtime (du Gershwin), inventif, subtil. Composé, improvisé. De l’énergie au service de la musique. Un jeune talent mais déjà grand maître.
Puis le philarmonique de Monte Carlo prend place et vient le “La” initial toujours assez impressionnant, puis le chef Bastien Stil.
Et le trio d’Avishai Cohen. Orchestre et juste la contrebasse, puis le trio et les cordes. Au 3ème morceau, Avishai chante seul avec l’orchestre. Il y aura d’autres ballades traditionnelles israéliennes, et même deux très beaux solos de batterie (Eden Ladin).
L’osmose n’est pas totale, c’est une première pour ce projet, mais le résultat est intéressant surtout dans les arrangements des cuivres, des bois qui sonnent plus jazz malgré tout, plus Big Band. En dehors de la flambante prestation du leader, bassiste et chanteur, il ne faudrait pas oublier le magnifique travail du pianiste Nitai Hershkovits, peut-être pas assez sollicité dans cette soirée mais dont le touché reste imperturbablement jazz même au milieu des violons.