SAINT JAZZ CAP FERRAT: YUSAN – Di BATTISTA

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#NvmagLiveReport

Le 11 /08/22 au Jardin de la Paix – Saint Jean Cap Ferrat (06)

Quand il arrive sur le site du festival, le jardin de la Paix à Saint Jean Cap Ferrat, le spectateur est d’abord frappé par la beauté du site. Une vue plongeante sur la plage des Fossettes, le soleil qui fait scintiller les vaguelettes, les pins majestueux et la scène tout au fond.

C’est le groupe Yusan qui inaugure cette 10e édition du Saint Jean Cap Jazz, après le court discours du maire. Le sextet prend place et fait rapidement vibrer le public avec son jazz chaleureux et métissé. Des rythmes venus des caraïbes mais aussi du Cameroun mêlés à la musique afro-américaine. Yusan signifiant héritage en coréen, hétimologie assumée!
Le batteur Mathieu Edwards, énergique, instille la pulsation. Tout devant, la chanteuse Célia Kameni arbore un t-shirt Ramones (le jazz c’est aussi la liberté !). Elle vit intensément les chansons, accompagnant sa voix de gestes amples des bras ou d’autres, presque câlins, les mains toutes proches de son visage. Derrière Ralph Avital mène la danse avec sa guitare. C’est lui qui majoritairement s’adresse au public pour raconter leur musique. A un morceau très dansant, dynamique, dont on n’a pas retenu le nom, succède « Lil’Bird », titre plus calme extrait de leur nouvel album, introduit à la basse par Gwen Ladeux. « Sans Toi », une autre ballade, suivra un peu plus tard nous montre la belle connivence entre la voix de Célia et le sax ténor de Roman Cuoq. Après quelques instrumentaux –disons- toniques, la chanteuse revient sur scène pour un final où tout le groupe la soutiendra vocalement (elle n’en a pas vraiment besoin) dans un scat caribéen à plusieurs voix. Le public tentera (difficilement) de les aider en frappant dans les mains, mais dès que cela n’est plus binaire, c’est compliqué !

Le temps passe vite au son de Yusan, il faut qu’il cède la place au staff technique pour installer le matériel du groupe suivant. Changement total avec le quartet de Stefano Di Battista puisque c’est la musique d’Ennio Morricone qu’il vont célébrer à leur façon. Les partitions du maestro italien sont plutôt écrites pour grand orchestre mais le talent d’arrangeur de Di Battista et du pianiste Frédéric Nardin font que ces compositions se coulent tout naturellement dans l’univers du jazz. Ils commencent par le thème d’un obscur film italien, « Cosa avete fatto a Solange » avant de poursuivre par celui, bien plus connu, de « Peur sur la ville » avec son double riff contrebasse – main gauche du piano et le fameux sifflement qu’exécute le saxophoniste lui-même aucun des autres musiciens n’ayant voulu s’y risquer! Di Battista prend le micro pour nous raconter, dans son merveilleux mélange d’italien et de français accentué, les titres qu’ils viennent de jouer. Ils attaquent ensuite, le plus beau morceau du set, « Deborah », extrait de Once Upon a Time in America, suivi de « La Donna Della Domenica » qui permet à Daniele Sorrentino de nous faire une belle démonstration de walking bass qui laisse Dédé Ceccarelli baba. Après « Apertura della caccia » qui fait la part belle  au piano de Fred Nardin, quelle mélodie,  Stefano reprend la parole pour la désormais fameuse anecdote de sa rencontre avec son maitre Ennio. Alors que quelques gouttes tombent, ils finissent leur concert par l’immanquable « Il buono, il brutto, il cattivo ».
En bas, le ressac nous incite à descendre prendre un bain mais il est déjà fort tard…

Jacques Lerognon

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