Le 02/08/2023 au Palais Nikaïa – Nice (06).
Naviguant sur les flancs de la grande famille métal, les Britanniques de Porcupine Tree déploient, album après album, depuis leurs débuts en 1987, un rock progressif devenu rapidement référence sur la scène du même nom.
Les Anglais nous gratifient cet été 2023, de trois dates en hexagone. Aussi rares qu’inévitablement prises d’assaut, il aura fallu être parmi les chanceux présents au Hellfest, au Théâtre Antique de Vienne ou bien, lors de cette soirée, à Nice, pour obtenir le privilège d’être témoin de la prestation du groupe. Au programme de l’événement, pas de première partie. Nul besoin de support lorsque votre show, mécaniquement, engrenage après engrenage, donne vie à l’horloge que représente la discographie de Porcupine Tree. Difficile de tenir, à coup sûr, huilés, les écrous d’une organisation aussi méticuleuse que celle de Steve Wilson. Cette prestation connaîtra son grain de sable en l’absence du bassiste Nate Navarro, qui se vit malencontreusement dans l’obligation de quitter la tournée pour des raisons familiales.
Qu’à cela ne tienne, Porcupine Tree reste fidèle à sa réputation. Rien ne saurait entacher la qualité du concert. Les premières notes de “Blackest Eyes” nous font quitter Nice et sa canicule : les lumières sont froides, le son quasi parfait. Steve Wilson prend le temps de s’adresser directement au public. Les titres se succèdent en virevoltant de périodes en périodes. De “Fear Of a Blank Planet” au dernier album “Closure/Continuation” en passant par “In Absentia”, chaque morceau fait rayonner sa propre ambiance. La qualité du jeu de lumières et des projections apporte un aspect scénique du plus singulier.
Porcupine Tree n’éclaire pas son spectacle, il le souligne, sculpté image par image. Après plus d’une heure de concert, intervint un entracte de vingt minutes, l’occasion de se restaurer et de partager un verre tout en échangeant, entre amis, sur la réussite du premier acte. Reprise du processus narrativement musical de la seconde partie, la qualité des musiciens reste indéniablement remarquable. Les soli et interventions de Randy McStine sont aériens. L’interprétation d’ “Anesthetize” et ses douze minutes d’envol enflamme la salle. Steve Wilson explique au public qu’il n’a pas d’hymnes à la “Free Bird” mais se propose de nous faire part d’une belle ballade “Trains” pour conclure.
Après deux heures de ravissement et seize morceaux, le public ressort ravi, car de tels concerts sont rares. Porcupine Tree maintient une fraîcheur et une jeunesse éternelle.
Laurent Therese et Aurélie Kula
© Aurélie Kula
Setlist : Set 1 : Even Less / Stupid Dream intro, Blackest Eyes, Harridan, Of the New Day, Mellotron Scratch, Open Car, (with interlude) Dignity, The Sound of Muzak, Last Chance to Evacuate Planet Earth Before It Is Recycled, Chimera’s Wreck.
Set 2 : Herd Culling, Anesthetize, I Drive the Hearse, Sleep Together.
Encore : Collapse the Light Into Earth, Halo, Trains.