#NVmagLiveReport
Le 09/10/20 à Anthéa – Antibes (06).
« Notre désir, le plus profond, est de laisser une trace ».
Après sept mois de pause, la salle Audiberti rouvre ses portes pour une date unique en ce mois d’octobre, événement prémisse d’un lancement d’une nouvelle saison prévu pour novembre. C’est en toute simplicité que débute le spectacle. Un fauteuil, quelques notes de musique, un écran, support vecteur d’illustrations animées, au fur et à mesure, par le protagoniste de la soirée, Philippe Katerine. Des dessins volontairement libres, une poésie fantaisiste, une forme de naïveté enfantine, un humour implacable, nous sillonnons ensemble les étapes du sens de la vie. Ce projet fait écho à la publication de deux livres illustrés sur les thèmes de la mort et de l’amour comme point de départ d’une petite bibliothèque, philosophique et graphique, où chaque enseignement exposé, avec concision et aussi subtilement qu’une chanson, offrirait quelques pistes de réflexion permettant d’appréhender le pourquoi de l’existence.
Les deux volets, séparés l’un de l’autre par peu de lettres, « Ce que je sais de la Mort », « Ce que je sais de l’Amour », s’emparent de nos interrogations les plus essentiellement existentielles, sous couvert de légèreté. La conférence musicale se scinde également en deux parties : la partie dessinée, divertissante lecture illustrée de chansons avec la complicité du réalisateur musicien Philippe Eveno, et la partie concert au cours de laquelle, Philippe et Philippe se rejoignent dans la sobriété d’une mise en scène qui laisse la part belle au pur talent des deux artistes.
À l’âge de huit ans, Philippe Katerine subit une opération à cœur ouvert, durant laquelle cet organe, métronome indispensable à l’orchestration du vivant, est arrêté pendant dix-sept minutes. Il en revint témoin de ce qu’il appellera, plus tard, des mirages de scènes terribles et de scènes d’amour. Philippe a déjà visité ce qu’il nomme, lui-même, « Le Grand Blanc ».
Pull rayé tricoté, sourire jovial et décalé, l’inventif Philippe Katerine ouvre le « bal masqué » (le port du masque étant, bien évidemment, de rigueur pour la soirée) avec une improvisation sur la reprise du célèbre titre de la Compagnie Créole. Effet immédiat : applaudissements, rires et accompagnement, par le public, des paroles si bien connues.
Le ton comique, l’humour parfois grinçant, l’autodérision, font l’originalité et la singularité de ses ouvrages. A travers ses chansons, Philippe Katerine nous narre, avec malice, des anecdotes propres à son vécu. Un vibrant hommage fut ainsi rendu au poulet numéro 18947 qui, lorsque Philippe travaillait dans une usine de poulets au cours des années 1990, se retrouva au menu du chanteur, chaud le midi et froid le soir.
Aurélie Kula
www.katerine.free.fr