Le 13/11/18 au Club So What – La Gaude (06)
#NVmagLive
Une soirée accès libre , quatre groupes de 17h à presque minuit. Du jazz de tous les styles. 17h, la salle voûtée du club n’est pas complètement remplie, c’est un peu tôt pour ceux qui travaillent mais le petit bar fait déjà le plein! Le groupe Jazz Cats Combo sait mettre l’ambiance avec ses chansons swings façon Andrew ou Puppuni Sisters. Pas trois, une seule chanteuse dans ce groupe mais quelle voix, quel entrain, calée derrière la batterie, baguettes ou balais en mains, elle entonne des tubes années 40′, 50′, accompagnée par un sax, un contrebassiste et un guitariste qui mènent bon train. On se surprend à taper dans les mains en rythme (ou presque pour certains). Ophélie Laroche quitte sa batterie et son micro pour chanter, très Marilyn, au milieu de ses musiciens. Un petit All of Me de derrière les fagots.
Changement total d’atmosphère, on compte désormais les chaises vides sur les doigts d’une main. Le deuxième groupe de la soirée, le trio italien du bassiste Alberto Miccichè prend place sur la petite estrade. Une formation au jeu très resserré, pas de grandes envolées, on s’écoute et on joue ensemble. Le guitariste Andrea Bazzicalupo a vraiment un touché de guitare particulier, il joue souvent à la fois aux doigts et au médiator ce qui donne une fluidité étonnante à ses chorus, à ses longs soli de guitare. Il ne cherche pas à impressionner par sa brillante technique, tout est dans la musicalité, en haut ou en bas du manche, il sonne. Alberto Miccichè n’est pas en reste. Il commence souvent par une très belle ligne de basse, très ronde, swinguante sur laquelle s’appuie le guitariste, puis il se lance lui-même dans une impro virtuose sans le moindre affect. Plus discret, à part un excellent solo vers la fin du set, le batteur Nino Zuppardo assure d’une frappe ferme une rythmique groovy qui complète parfaitement le jeu de ses deux compères. Le temps est passé très vite avec ce trio, ils doivent déjà remballer leur matériel, c’est l’heure de la pause repas.
Après quelques spécialités régionales fort goûteuses, retour à la musique avec Jazz Melangers. Un quartet, guitare, sax, basse, batterie, qui emprunte son répertoire aux grands standards qu’ils interprètent à leur façon. Fusion de tradition et de sonorités contemporaines. Ils savent faire rencontrer Maceo Parker avec Art Blakey. Des thèmes connus que l’on redécouvre avec un plaisir non dissimulé.
L’heure du dernier set arrivée, on retrouve avec bonheur le trio de Fred D’Oelsnitz après la grande scène du forum Nice nord, la semaine dernière, les voici en mode club, toujours avec ses deux excellents acolytes, Stéphane Foucher à la batterie et François Gallix à la contrebasse. Le piano est droit mais Fred d’Oelsnitz est aussi à l’aise qu’en face d’un grand Yamaha. La proximité avec les musiciens permet d’apprécier encore plus la sensibilité de jeu, on peut voir ses mains se promener sur le clavier, la main droite qui prend parfois la rythmique en accords alors que la gauche se charge de la mélodie, du thème. La complicité des trois amis est palpable. Outre ses propres compositions, Fred nous gratifie de quelques belles reprises. Allez, encore un rappel, il n’est pas si tard.
Jacques Lerognon