JAZZ à JUNAS (Jeudi)

0
43

#NVmagLiveReport

Le 18/07/24 aux Carrières du Bon Temps – Junas (30)

18h. C’est dans le temple du village, toujours magnifiquement éclairé par les vitraux de Daniel Humair, que débute la soirée. Deux musiciens face à face, Arthur Bacon, à l’accordéon et Maël Goldwaser, à la guitare, entourés du public. L’accordéon fait comme un bourdon à deux tons sur les notes du guitariste avant de se lancer dans la mélodie. Une musique nostalgique qui, quelques moments plus tard, évoquera un dimanche sous la pluie, alors qu’il fait plus de 35° au dehors. Ils jouent un flamenco moderne, dépouillé de ses oripeaux folkloriques. Entre joutes musicales et dialogues intimistes.

Une batucada avec chorale (restitution live du stage de jazz à Sommières) permet aux spectateurs de rejoindre les hauteurs du village et les carrières du Bon Temps. La fraicheur (relative) s’installe quand Airelle Besson à la trompette, Sebastian Sternal au piano et Jonas Burgwinkel à la batterie prennent place sur scène. Un trio sans leader où les trois instrumentistes tissent de longues plages de musique, tantôt menées au piano, tantôt à la trompette. Le batteur délaisse souvent sa baguette gauche pour frapper sa caisse claire avec sa main. On notera les deux compositions de Sébastian Sternal « The Prayer » puis « T.J. » un hommage au pianiste John Taylor. Beaucoup de délicatesse dans le toucher de piano auquel répond la tendresse du souffle d’Airelle Besson à peine ponctuées de petites cymbales cristallines. La nuit tombe, les éclairages envoutent les harmonies du trio. Le groupe nous offre une avant-première d’un titre à paraitre sur leur prochain album, « Maillon » signée de la trompettiste. Les cigales ont rengainé leurs cymbales pour laisser la place aux rappels. Il y en aura deux. «Time To Say Goobye »  suivi, spécialement pour nous, de « Neige », le tube d’Airelle Besson que le groupe n’avait pas prévu de jouer ce soir.

Un autre trio leur succède, celui du pianiste suédois Martin Tingvall avec le batteur allemand Jürgen Spiegel et le contrebassiste cubain Omar Rodriguez Calvo. Un ensemble aussi cosmopolite qu’harmonieux. Ils nous font découvrir leur album « Birds » (Skip Records – 2023). Les compositions sont toutes signées du leader. Du très beau jazz européen où les influences classiques se fondent dans celle de la note bleue. Sous le signe des oiseaux, du colibri au pivert, ils nous emmènent en voyage. Des ballades s’insèrent entre des thèmes plus vifs où batteur et bassiste pulsent allégrement. Mais le lyrisme du pianiste reprend vite le dessus pour nous entraîner vers l’azur dans une danse onirique que l’archet de Omar Calvo enchante. Le public en redemande avec ferveur, un très joli rappel vient clôturer cette première nuit à Junas.

Jacques Lerognon

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici