Le 11/07/2024 à la Pinède Gould – Antibes-Juan-les-Pins (06).
C’est la musique cubaine qui est à l’honneur pour ce 4e jour de Jazz à Juan avec tout d’abord El Comité puis la Banda Iroko du contrebassiste Avishai Cohen. Auparavant, le traditionnel passage par la petite pinède pour découvrir le groupe ElliAViR de la chanteuse Lou Rivaille dans le cadre des Jammin Summer Sessions. De très beaux thèmes essentiellement écrits pour le duo qu’elle construit avec la trompette de Rémi Flambard. Un jazz chaleureux et bien souvent onirique, mis en valeur par l’impeccable rythmique que forment Christophe Waldner au piano, Cyril Billot à la contrebasse et Maxime Mary à la batterie.
Direction, la grande scène pour le début du voyage vers Cuba. El Comité, un collectif de musiciens, de jeunes instrumentistes cubains réunis pour faire découvrir leur musique et celles de leurs ainés. Rolando Luna est au clavier, Gaston Joya à la basse et contrebasse, Rodney Barreto à la batterie et l’impressionnant Yaroldy Abreu Robles aux percussions. Et dans la musique cubaine, il y en a ! Deux soufflants complètent le groupe Irving Acao aux saxophones et Carlos Sarduy Dimet qui semble être le directeur musical de cette soirée à la trompette et au bugle. Boléro, cha-cha-cha, mambo et autres se succèdent et enflamment la pinède. Certaines mouettes curieuses semblent planer plus longtemps que nécessaire quand elles passent derrière le groupe comme si, elles aussi, voulaient profiter de ce jeune all-stars band.
22h10, la bande d’Avishai Cohen s’installe sur la scène, un combo où se retrouvent trois cubains, Horacio Hernandez à la batterie, Yosvany Terry au saxophone et au chekere et Jose Alves, voix et percussions. L’argentin Diego Urcola est à la trompette et, maître conguero, le newyorkais Abraham Rodriguez Jr aux congas mais aussi au chant. Rythmes cubains certes mais ils explorent aussi les racines africaines de la musique caribéenne dans un voyage à rebours. En moins d’une demi-heure, la grande majorité du public s’est levé. Certains même, dansent dans les allées ou entre les rangées de sièges. Les unissons des cuivres sur les chaloupés des percussions. La pulsion toujours spéciale d’Avishai Cohen sur sa contrebasse. Il nous offre un très beau solo à l’archet sur une simple frappe sur les congas. La voix de l’espagnole Virginia Alves, apporte un souffle féminin dans cet univers, malgré tout, très masculin.
La Banda finit son set comme à regret mais comme les cubains savent vraiment faire la fête, les musiciens d’El Comité les rejoignent pour un bœuf qui fera date…
Jacques Lerognon
