Un concert dans un festival de jazz qui commence par de la country c’est plutôt rare, encore plus quand ce groupe est pour moitié composé d’afro-américains.
Ce fut pourtant le cas, ce 15 juillet avec Rhiannon Giddens et ses musiciens.
Chanteuse et mandoliniste avec Carolina Chocolate Drops, elle nous présentait son nouveau projet. Des chansons traditionnelles et des reprises (Dolly Parton ou Sister Rosetta Tharpe). Un régal pour les oreilles, hélas limité à 25′ en raison du programme chargé de la soirée.
Suivaient les petits gars de Brooklyn, Snarky Puppy. Ils semblaient gonflés à bloc et prêt à mettre le feu avec leur musique. Une sorte de jazz rock hérité des années 70 mixé avec un fond de sauce funk soul (les cuivres) et quelques percus pour épicer le tout. Force est de reconnaitre que cela fonctionne même si le tout reste un peu brouillon. Le vrai bon moment, le duo guitare-batterie à la fois virtuose et musical.
Heureusement, c’était l’heure pour Dweezil Zappa et ses musiciens de prendre la scène. Ils ne mirent pas longtemps, dès “Imaginary Deaseases” qui ouvrait le set, le ton était donné. Du gros son, de remarquables musiciens, un guitariste hors pair, des arrangements impeccables pendant presque deux heures.
Le fiston Zappa plonge dans l’œuvre énorme de son père et sélectionne une grosse dizaine de titres parmi lesquels les drolatiques “Dancing Fool” ou “Andy“, le corrosif de cinquante ans d’âge, “Hungry Freaks Daddy“, l’irrévérencieux “Montana” pour finir étrangement par un instrumental d’un abord plutôt ardu “Sinister Footwear“. Vu l’heure, pas de rappel hélas.
Certains pourront dire, oui c’est bien beau mais ce n’est somme toute qu’un tribute band. Certes mais des groupes et un répertoire de cette qualité, on en redemande car ils sont rares.
Jacques Lerognon