Le 15/07/17 à la pinède Gould –Juan-les-Pins (06)
#NVmagLiveReport
Ce 55e Jazz à Juan commence de façon très enjouée avec le quartet du saxophoniste Eli Degibri, tout droit venu d’Israël via New-York.
Un set sous l’égide du fameux ténor Hank Mobley dont la musique inspire leur prochain Cd. Du Hard Bop donc, du jazz vif. Degibri alterne ténor et soprano mais ne lâche pas son swing. Un pianiste primesautier, un contrebassiste tout sourire, un groupe manifestement heureux d’être là et de jouer sur cette scène mythique. En rappel, une balade émouvante dédiée à la paix dans le monde.
Court changement de plateau mais changement radical d’ambiance avec ce set suivant du jazz manouche et du hip-hop. Deux groupes qui mêlent leur musique, leurs influences dans un esprit d’ouverture. Le trio de l’accordéoniste Ludovic Beier et les quatre faiseurs de son de Gauthier Robichou. Beier nous montrera qu’il peut faire swinguer un accordina (l’accordéon à bouche). Robichou démontre un vrai talent de bateleur, il chante, rappe, percussionne et nous raconte de belles histoires en musique. Seule, leur reprise de Isn’t She Lovely, laisse vraiment septique les amateurs de Stevie Wonder.
Mais le vrai feu d’artifice, après celui tiré dans la baie à l’entracte, fut le dernier set. Celui du groupe du groupe French Quarter. Sept jeunes musiciens français, étoiles montantes du jazz, souvent déjà confirmé par une victoire de la musique, jouent ensemble les compostions des uns, des autres. Ensemble à géométrie variable, allant du duo au septet, mais toujours pour une discussion musicale de très haut niveau et d’une beauté à chaque fois renouvelée. Thomas Enhco fait office de leader derrière son Steinway mais chacun son tour ils mèneront la barque. Anne Paceo et son drumming puissant. Airelle Besson à la trompette, une voix dans la nuit. Sylvain Romano, discret mais efficace contrebassiste. Laurent Coulondre, charmeur de Hammond. Baptiste Herbin, fameux pour son jeu à l’alto nous a montré un aussi beau talent au soprano. Aux voix, Hugh Coltman, dandy à l’accent british. Certes, il est anglais, mais en jazz au moins, il est naturalisé d’office. Nous les aurions écoutés plus tard encore dans la nuit mais demain le spectacle continue.
Jacques Lerognon