JAMMIN JUAN 2018 Les showcases

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JAMMIN JUAN 2018 Les showcases
du 25 au 27/10/18 au Palais des Congrés- Juan les Pins (06)

#NVmagLiveReport

Pour la deuxième édition de Jammin Juan, les rencontres des professionnels du jazz en France, 21 groupes était présentés en showcases de 35 minutes. De belles découvertes, de très bonnes surprises et d’autres un peu moins. Il serait fastidieux de vous relater les 21 sets. On s’attardera donc sur ceux qui nous ont le plus enthousiasmés et il y en a déjà beaucoup.
Les concerts du soir feront l’objet d’un autre article.

Jour 1: jeudi 25 octobre.

Premier coup de cœur, le trio du pianiste Grégory Ott. Formation classique, piano, contrebasse, batterie mais des compostions subtiles desquelles, on reconnait l’influence de Keith Jarrett ou Brad Meldau mais avec un style propre déjà bien affirmé. Soutenu par Gauthier Laurent (contrebasse) et Matthieu Zirn (batterie) Grégory Ott peut se laisser les mélodies envahir son clavier.
Peu après, à peine le temps de changer de salle, le quartet Superdog nous convit dans son répertoire inspiré par les thèmes de King Crimson mais joués par trois cuivres et un batteur. La qualité des arrangements et de l’interprétation, la puissance de leur jeu (trompette et trombone à l’unisson ça décoiffe) a séduit un grand nombre des spectateurs même ceux dubitatifs à la lecture du projet. Il prépare un nouveau répertoire autour de la musique de Bowie, on s’en réjouit d’avance.
Pas complètement convaincu par les luxembourgeois de Klein, même si l’association du piano et du vibraphone était intéressante.
On retrouve Florent Briqué, le trompettiste de Superdog dans le quartet Marthe. Un répertoire conçu autour de rebetikos grecs arrangés ou composés par le saxophoniste Alexis Moutzoukis. Un jazz original et inspiré, il pourrait presque intégrer un oudiste à leur formation. 35 minutes de pur plaisir. Revenez vite, Messieurs !

Jour 2: vendredi 26 octobre.

14h, c’est l’heure du premier showcase de la journée, le chanteur Kevin Norwood en quartet avec Rémi Ploton aux claviers, Sam Favreau à la basse et Cédric Bec à la batterie. On retrouvera d’ailleurs ces deux derniers dans deux autres formations tout l’après-midi. La très belle voix grave, un peu façon crooner, ravit très vite le public. Son chant, porté par un groupe qui sonne bien, est aussi à l’aise dans l’impro que dans la mélodie. Hugh Coltman, le parrain du festival, dans la salle, parait aussi impressionné.
Belle journée car on enchaîne avec le quartet des marseillais du Thomas Laffont Group. Le combo joue un jazz rock de la plus bel eau. Les compos du bassiste, Thomas Laffont sont portés par de très belles parties de guitares de Jules Lapébie, toujours efficaces mais jamais frimeuses mais aussi par les claviers malicieux de Cyril Benhamou (présent l’an dernier ici même avec son trio Tie Break). L’album du quartet parait en février, il faudra y prêter attention. On retrouve Favreau et Bec dans le trio de Ben Rando. Son jazz est imprégné de musique classique mais ses mélodies superbes sont d’une grande sensibilité, relevée par la frappe discrète et distingué de Cédric Bec. On aimerait entendre Ben Rando sur un piano qui rende plus grâce à son talent.
La surprise du jour, c’est le duo Bakos. Benoit Luqué à la basse électrique, au synthés et au chant ainsi que Martin Wangermée à la batterie. Difficile de qualifier leur projet qui oscille entre punk-jazz et électro –rock. Dérangeant. Les (infra)basses frappent directement au plexus, fantasque mais somme toute réjouissant.
Bien qu’estampillé jazz, Anna Farrow chante une pop west coast, pas désagréable à écouter. Le groupe qui l’accompagne ne nous est pas inconnu, Rando, Favreau, Bec. Ils instillent ce qu’il faut de swing aux bons moments.
Le dernier groupe ce ce vendredi, est le LynX trio. Ils avaient déjà impressionné en première partie de Christian Scott, la saison passée. Ils confirment avec ce court set et, pas seulement pour leur technique top niveau. Pour donner une idée de leur musique on pourrait citer Pat Metheny, mais les réduire à ce grand guitariste serait dommage. Gabriel Gosse à la guitare a, bien plus que ça, à montrer sur ses six cordes. L’inventivité de son jeu, la pulsion donnée par ses deux compères font de ce jazz fusion, un des plus beaux moments de ce deuxième jour de Jammin Juan.

Le marathon jazz continue en ce samedi pluvieux. Troisième jour 27 octobre.

Le premier des showcases est celui du quintet du guitariste Anthony Jambon. Ils jouent un jazz-rock au son ample. De longs morceaux où fusent de jolis duos guitare-trompette. La sonorité du leader évoque parfois (bien qu’il s’en défende) le jeu de Steve Howe dans Yes. Oublié la pluie, la journée commence fort bien.
On change radicalement de style avec l’une des surprises de la journée le groupe Youpi 4et. Un line-up surprenant harmonica, flûte, basse, batterie. Ils passent avec entrain du rock au jazz en passant par du folk jusqu’au groove. Ils ont beaucoup d’idées harmoniques et mélodiques. On est loin du Blusette de Toots Thielemans malgré l’harmonica chromatique de Laurent Maur. La basse et la batterie qui n’hésitent pas à se confronter dans des duos survitaminés entre deux superbes phrases à la flûte traversière ou bansuri, jouées par Emilie Calmé. Insolite et réjouissant, il porte vraiment bien leur nom, Youpi!

Plus tard, venait l’heure du jeune groupe Ishkero (ne cherchez pas cela ne veut rien dire!). 23 ans de moyenne d’âge et une technique comme une musicalité déjà très mature. Un gros son jazz-rock avec des synthés, mais pas trop, et une lumineuse flûte traversière. Le guitariste use sans modération de la distorsion dans des chorus accrocheurs pour une fusion envoûtante. Un deuxième EP est en préparation, un groupe à suivre.

Il n’y a pas que des formations hexagonales dans ce Jammin Juan. Les trois derniers groupes viennent de loin. Corpo de Goteborg en Suède pour un jazz très mainstream, parfaitement exécuté. Ils ont déjà de l’expérience et leur musique tourne rond, sans anicroche, très plaisante mais très froide aussi malgré la présence d’une percussionniste qui se démène tout au long du set. Anna Lund, la batteure, plus discrète, assure néanmoins une pulsion énergique. Impeccable mais loin d’être passionnant.
La trompettiste québécoise Rachel Therrien est à la tête d’un quartet international et joyeux. Elle a déjà 4 albums à son actif et une grande habitude de la scène. Cela se voit, cela s’entent et cela fonctionne à la perfection. Elle alterne bugle et trompette avec autant d’aisance. Là encore, le batteur est une batteure Marieke Weining, aussi distinguée et vigoureuse que souriante…
Pour finir, le 21e et dernier showcase, de nouveau des québécois, en quartet, celui du saxophoniste Jean-Pierre Zanella. Là aussi, une longue expérience derrière eux qui s’entend. Un hard bop généreux, un peu de Jobim pour la chaleur. Une belle façon de finir cet après-midi musicale de haut niveau avant le concert du soir.
Jammin Juan 2018 est fini mais, on reverra certaines de ces formations cet été, pendant le Jammin Summer Session du 59e Jazz à Juan.

Jacques Lerognon

Grégory Ott
greg ott

Superdog
superdog

Marthe
marhe

Kevin Norwood et Sam Favreau
kevin

Thomas Laffont Jules Lapébie
thomas laffont

Cyril Benhanou et Arthur Billés
cyril et arthur

Ben Rando
ben rando

Bakos
Bakos

Cédric Bec & Anna Farrow
cecric et anna

Gabriel Gosse
gabriel gosse

Anthony Jambon
anthony jambon

Youpi 4et
youpi 4et

Ishkero
ishkero

Anna Lund
anna lund

Rachel Terrien 4et
rachel

JP Zanella
zanella

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