La mairie et les organisateurs ont décidés de maintenir le concert malgré les tragiques évènements parisiens, c’est donc avec un double plaisir que l’on retrouvait la belle salle de La Coupole à La Gaude pour cette soirée de gala du 19 festival Jazz sous les bigaradiers.
Après une minute de silence en hommage aux victimes des attentats, le président du jury remettait le trophée 2015 du jazz de la côte d’azur au pianiste du Cascino trio.
Rapidement suivait en première partie, la trompettiste Arielle Besson et le guitariste Nelson Veras. Des compositions variées des deux jeunes musiciens et un standard pour finir. Le duo est assez étrange, si Arielle Besson tire de sa trompette de très beaux sons, souvent portés par une forte émotion, le guitariste brésilien peine à sortir d’une technicité virtuose pas assez jazzy.
En deuxième partie, le trio du batteur américain Sangoma Everett recevait le trompettiste italien Enrico Rava. Avec ses longs cheveux blancs, Rava ne fait pas du tout ses 76 ans et quand il embouche son bugle, il en fait carrément trente de moins. Les jeunes pianiste et bassiste semblaient aux anges de pouvoir jouer ce jazz avec de tels maitres. Une setlist dont le chroniquer ne reconnait pas tous les thèmes à part peut-être le “Dear Old Stockholm” qui concluait le set avant la venue d’un invité surprise, le saxophoniste Doudou Gouiran venu par là avec son ténor. C’était reparti pour une demi-heure, entre le “Art Deco” de Don Cherry et le très chaloupé “Besame Mucho”. L’ambiance était telle qu’aucun ne voulait donner le La final (à moins que ce ne fut un Mi). Enrico Rava relançant Sangoma Everett après un long solo de batterie. Un petit coup d’œil au pianiste et s’était reparti. Heureusement nous n’avions pas envie de nous coucher et leur musique nous a accompagnés fort dans la nuit.
Ce set restera mémorable dans les annales du festival Jazz sous les bigaradiers et même dans celles du jazz sur la côte d’Azur.
Jacques Lerognon
Crédit photo : Jacques lerognon
Crédit photo : Jean- Luc Thibault