#NVmagLiveReport
Le 21/07/18 à la Pinède Gould –Juan-les-Pins (06)
L’avant dernière soirée du festival commence avec Dhafer Youssef, le tunisien, devenu un véritable oud-héro, un Jimmy Page qui aurait emprunté le look de Marcus Miller. Son luth en bandoulière, branché à un ampli, le traditionnel médiator en plume d’aigle dans la main droite, le show peut commencer. Le set de Dhafer Youssef est un véritable spectacle, il y a certes la musique mais aussi une gestuelle, une mise en scène très dynamique. Il joue auprès de chacun de ses musiciennes à tour de rôle mais surtout avec l’impressionnant contrebassiste Matt Brewer, des duos incendiaires. Son répertoire s’inspire pour beaucoup de la musique tunisienne, des rythmes orientaux mais il réussit à leur insuffler une bonne dose de jazz, d’improvisation, un brin de rock même. Il pose parfois son instrument, il s’approche du micro et entame un chant soufi, un chant magnétique, une mélopée à la fois stridente et délicate. Sa voix envoûte puis il revient auprès de son oud pour taquiner ses cordes non loin du batteur aux roulements vigoureux, Ferenc Nemeth sous l’œil amusé du pianiste Aaron Parks. Le public, venu essentiellement pour la belle Norah Jones, semble un peu surpris mais, à la fin -hélas trop rapide- du set, il sera en grande partie conquis. Il fait bien nuit quand la jeune chanteuse américaine s’installe derrière le Steinway avec son groupe, un trio jazz de haute volée, Brian Blade à la batterie, Chris Thomas à la contrebasse, on n’est pas édité chez Blue Note impunément. Un organiste l’accompagne aussi. Un set intimiste qui a du mal à décoller malgré ces sidemen au top niveau. Sa reprise du « Don’t Be Denied » de Neil Young est pourtant fort belle. Elle passe un moment à la guitare électrique, une très belle Fender Mustang rouge, le tempo s’accélère un brin, c’est l’heure du tube qui l’a révélé « Come Away With Me« . Après un passage à la six-cordes acoustique, « Sunrise« , elle retournera à son piano jusqu’au rappel. Un set de grande qualité, un brin mou néanmoins. On préfère le belle Norah plus énergique, en rockeuse avec ses Puss’n’Boots ou en country girl avec The Little Willies, qui mettent bien mieux en valeur sa voix.. Tout cela n’est qu’une affaire de goût somme toute.
Jacques Lerognon
pas de photo de Norah autorisée. Plutôt aucune qu’un cliché pris sur l’écran géant pixelisé.
Donc
Dhafer & Friends: