COULEURS URBAINES

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Les 09 et 10/06/2023 sur L’Esplanade Marine – La Seyne-Sur-Mer (83).

Le festival Couleurs Urbaines est un des festivals de la région ou esprit associatif, professionnalisme, bonne ambiance, programmation et accueil sont le mieux agencés et c’est un festival que je suis depuis très longtemps. Je n’ai dû rater qu’une édition en plus de 10 ans. L’équipe du festival est expérimentée et si des nouvelles têtes arrivent chaque année, la bonne humeur côtoie toujours l’efficacité et le caractère populaire et métissé de l’équipe fait que je me sens chez moi dans cette atmosphère. Les allées en bord de mer pour accéder au site offrent une douce promenade au début du mois de juin avec un petit air d’été qui arrive qui met les sens en éveil. Ensuite, le site vaste et spacieux nous ouvre ses portes avec son marché et ses stands bariolés puis des groupes qui s’enchaînent avec efficacité et bon goût. Cette année encore reggae, électro et hip-hop seront dignement fêtés.

Sans évoquer tous les concerts, pour le vendredi, j’ai envie de citer la rayonnante Soom T. qui explose toujours de toute sa bonté et son énergie sur scène, The Baltimores, un singjay dancehall accompagné d’une formule mixte électro/instruments, qui a mis le feu sur la petite scène. Du côté des déceptions, car il faut bien en parler (même si le public a apprécié), on peut évoquer Dub Inc qui, malgré les années qui passent, semble faire toujours la même chanson tout au long du set, même si l’ensemble est dynamique, la musicalité et la créativité font toujours défaut au sympathique groupe stéphanois. J’ai passé une après-midi avec eux en 2000 lors d’un de leur concert au théâtre du Moulin à Marseille et ce sont de vrais gens issus des quartiers, très populaires et spontanés, vrais dans leur démarche. Hakim le chanteur lead porte à lui seul 50 % de l’inspiration musicale tandis que je trouve la voix saturée dancehall d’Aurélien toujours très maniérée et sans nuance ni musicalité, car n’est pas Shaggy qui veut. Autre déception et sûrement plus forte encore, la prestation de Brain Damage qui a frisé le ridicule avec un DJ qui saute dans tous les sens semblant mixer artificiellement comme le fait David Guetta. De plus, il diffuse des extraits enregistrés de l’abominable voix d’Harrison Stafford, le chanteur nasillard du non moins surfait groupe Groundation, une des plus grandes escroqueries du reggae mondial à mon sens, au motif qu’ils ont fait un album ensemble, que j’ai écouté avant de l’enterrer au fond de ma discothèque des ratés du reggae. 

Le samedi, le groupe hip-hop Youthstar & Miscellaneous a fait une prestation d’un dynamisme, son et lumière, aussi explosif que stupéfiant. L’entourloop a fait aussi un show d’une intensité hallucinante. Ce n’est pas que leur musique ait quoique ce soit de spécial, on a déjà entendu ou vu tout ce qu’ils font, mais ce qui relève du miracle c’est l’énergie sans interruption qu’ils distillent sans aucune nuance, mais sans non plus la moindre seconde d’ennui. Le public exulte tout au long du concert, les bras en l’air, emportés par leur capacité à partager leur groove sans égal. Je voudrais finir par ce qui m’a le plus séduit de toute cette belle édition de Couleurs Urbaines : le show du marching band Ensemble National de Reggae. Cette formation déambulatoire enchaîne sans aucun complexe des tonnes de standards reggae dansants, interprétés à la perfection par leur talentueux chanteur Yoskel, dont je vous invite à découvrir  le répertoire perso. J’ai juste trouvé leur set beaucoup trop court en comparaison de leur talent. Peut-être était-ce juste moi qui était emporté par le démon de la danse ? On ne le saura jamais mais merci à eux d’avoir assuré de la sorte ! J’aurais pu rester là une éternité. On revient l’an prochain ?

Emmanuel Truchet

festival-couleursurbaines.com

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