#NVmagLiveReport
Le 25/11/17 à la Coupole –La Gaude (06)
La dernière soirée de ce 21e Jazz sous les Bigaradiers commence avec La Compagnie So What. Un répertoire varié mêlant des reprises, des adaptations de thèmes du vibraphoniste éthiopien Mulatu Astatke, aux compostions des membres du groupe. Trois soufflants, Thomas Guillemaud au sax soprano laisse volontiers plonger ses chorus dans le free, Alex Benvenuto oscille entre tradition et modernité à la clarinette basse, du grave caverneux aux aigus virevoltants; Laurent Lapchin, distille, quant à lui, un son chaleureux à la trompette ou au bugle, le calme dans la tempête! Ils sont soutenus, propulsés plutôt, par un trio rythmique, guitare, contrebasse, batterie. José Serafino et son phrasé toujours bluesy à la guitare. Jean-Marc Laugier, maitre du riff à la contrebasse est aussi imperturbable que pouvait l’être Bill Wyman avec les Stones. La frappe précise, vigoureuse de Cédric Fioretti sert d’ossature à cet ensemble délicieusement sophistiqué qu’est leur musique.
Le jazz azuréen à son meilleur niveau!
A peine le temps de boire un verre ou de prendre le frais, (il ne faisait vraiment pas chaud dehors!) c’était l’heure du Devil Quartet de Paolo Fresu. Si on entend un répertoire extrait de leur dernier disque Desertico (Bonsaï Music), leur musique semble encore et toujours revisitée.
Fresu est comme en flux tendu. Il multiplie les duos tant avec Bebo Ferra son guitariste volubile, ce soir-là qu’avec Paolino Dalla Porta, lyrique et souriant, tout en rondeur et retenue à la contrebasse. Ils sont réglés de main de maître par le batteur, Stefano Bagnoli. Adepte -presque inconditionnel- des balais, il peut faire un long solo rien qu’avec eux et sans tomber dans le doucereux, bien au contraire. Point de concert de Fresu sans quelques anecdotes, ni sans Chet Baker, il nous narre donc sa rencontre virtuelle avec le trompettiste américain dans la belle ville de Luca avant d’enchaîner sur un Blame It on My Youth riche en émotions. Ils finissent le set par un I Can Get No (Satisfaction) retentissant que Bebo Ferra semble ne pas vouloir finir. Le riff, le chorus, Fresu et sa boite à effets, Ferra qui revient en haut, puis en bas du manche, le batteur qui ponctue le tout et ça repart. Il est minuit et demi passé, un court rappel nous ramène à la nuit.
Jacques Lerognon
La compagnie So What
Devil Quartet