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le 18/07/18 à la Pinède Gould – Juan-les-Pins (06)
Le paradoxe d’un festival de jazz, c’est que ce sont les soirées 100% jazz qui attirent le moins de monde. Un bon tiers de la salle inoccupée donc, qui ne profitera pas de cette incroyable double affiche de deux légendes vivantes incontestées que sont le pianiste Chick Corea et le saxophoniste alto David Sanborn. Le premier entame la soirée avec son Akoustic Band, formé depuis bientôt 30 ans avec ses deux compères virtuoses, John Patitucci à la contrebasse et Dave Weckl à la batterie pour l’accompagner. Chick Corea revisite, réharmonise à sa manière Duke Ellington, présente un nouveau morceau « Lifeline », si épique que le virtuose Dave Woekls admettra même qu’il lui a été particulièrement difficile à maîtriser; Chick, quant à lui, se balade comme à son habitude dans des phrasés ultra complexes ébouriffants qui sont depuis devenus pour lui une seconde nature évidente sans aucun effort apparent. On peut en dire autant de ses deux complices, le trio régalant son public jusqu’à la standing ovation. À ce jour la toute première de cette édition du 58ème Jazz à Juan.
David Sanborn arrive malheureusement physiquement amoindri mais son jeu n’en est pas affecté, bien au contraire même ! Alors qu’il est surtout connu pour des albums assez surproduits dans les années 80 qui peuvent rendre réfractaires à l’écouter plus en profondeur, le groupe aura joué ce soir un jazz plein de feeling et sans compromis, toute l’âme de Sanborn résonnant à travers son instrument qu’il maîtrise avec une perfection rarissime jusque dans les moindres détails.
La soirée au jazz probablement la plus académique de cette édition mais non dénué de l’imposante personnalité de ses interprètes à la virtuosité et la musicalité rares et forcément jubilatoires.
Christopher Mathieu
Crédit Photos : Jacques Lerognon
