CHARLES PASI / LENNY KRAVITZ @ JAZZ À JUAN

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Charles Pasi n’aura eu qu’un set écourté pour préparer un public déjà surchauffé et trépignant d’impatience de voir la tête d’affiche de ce soir. Avec son style hybride blues/rock/funk/pop et une réelle virtuosité à l’harmonica, la pilule passe agréablement pour inaugurer cette 58ème édition du Jazz à Juan.

La Pinède désormais remplie à ras bord (le concert affichait complet depuis plusieurs mois), c’est sans fioritures que Lenny Kravitz surgit pour entamer d’emblée les premières notes de “I Belong To You”. Tube après tube, il passe en revue les moments les plus marquants de sa discographie, lunettes noires vissées sur le nez qu’il n’enlèvera que pour un morceau au beau milieu du set avant de les remettre immédiatement après, histoire peut-être que l’on s’assure qu’il ne s’agit pas d’un sosie; une hypothèse difficilement envisageable étant donné ce timbre de voix inimitable.
Lenny prend des postures scéniques exagérées, exécute lui-même ses riffs et solos de guitare les plus connus, secoue sa tête agitant ses nombreuses dreadlocks, prenant un air parfois hébété… il joue de tout cela et son public en raffole. Les morceaux laissent rarement plus de deux secondes de répit pour enchaîner la suite. Une cadence exécutée avec grand professionnalisme par son groupe dont la bassiste recevra une acclamation toute particulière, s’agissant de Gail Ann Dorsey, accompagnatrice attitrée depuis plus de 20 ans du regretté David Bowie, et ce soir, figure presque aussi charismatique et appréciée que celle de Lenny himself.

C’est sur un “Let Love Rule” interminable (son tout premier tube en 1989) que ce dernier plongera dans la foule pour la sillonner pendant de longues minutes avant de remonter sur scène, pour le plus grand bonheur de celles et ceux qui pourront toucher la star et ne jamais vraiment s’en remettre. L’un dans l’autre, un show bien rôdé (trop, peut-être ? Il ne semble pas y avoir beaucoup de place pour de l’improvisation ou des changements de morceaux dans un spectacle aussi millimétré) et un ordre de morceaux bien pensé qui permet de ne pas avoir l’impression d’entendre toujours la même chose (alors qu’objectivement, en bientôt 30 ans de carrière, sa discographie ne se renouvelle jamais vraiment) pour 2 heures de spectacle de cet artiste à la patte instantanément reconnaissable. Contrat dûment rempli. Lenny Kravitz ne démérite en rien sa notoriété.

 

Christopher Mathieu

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