#NVmagLiveReport
Le 19/12/24 au théâtre Francis Gag – Nice
Une soirée spéciale ce soir au Théâtre Francis Gag, on fête les dix ans et le 30e numéro du journal Le Jazzophone, écrit par des passionnés de jazz de la région.
Deux duos vont se succéder sur la scène. Tout d’abord, David Amar et Claude Tedesco, deux musiciens azuréens qui nous présentent leur futur album. David Amar, multi-instrumentiste est ici à la voix (avec quelques bidules électroniques et un bendir) alors que Claude Tedesco est au claviers acoustique et électrique. Le chant peut évoquer par moments celui d’Al Jarreau ou de David Lynx mais c’est surtout du David Amar. Des yodles, du scat, des vocales manipulées par l’électronique de divers claviers et du chant plus traditionnel (quoique). Claude Tedecsco l’accompagne, ou plutôt, tisse une trame au piano ou au synthé pour permettre au chanteur de déployer ses monodies. On notera deux moments forts dans leur set, la chanson « Mon père » signée du pianiste et une très belle mise en ondes sonores du magnifique poème de Robert Desnos, » J’ai tant rêvé de toi ».
Rapide changement de plateau, mais aussi d’univers, avec le second groupe de la soirée LéNo: le pianiste Leonardo Montana et batteur Arnaud Dolmen. Un duo qui fait la part belle aux rythmes, aux ambiances et aux improvisations. Les deux musiciens sont installés face à face, parallèlement à la scène, ils se regardent et on les regarde. Ils vont nous jouer une grande partie de leur album, intitulé lui aussi LéNo (Quai Son Records), en prenant le temps de déployer, d’interpréter les thèmes au gré de leurs fantaisies. Variations d’une boucle de quelques notes au piano sur lesquelles le batteur développe quelques belles envolées avec ses baguettes: « Hey cousin ». Plus tard, il revisite, il s’amuse, avec une fameuse composition de Wayne Shorter « Joy Rider », on croit reconnaitre le thème puis ils le triturent. Le jazz c’est un plongeon dans l’inconnu aime à dire Arnaud Dolmen. Ils le prouvent avec ce morceau comme avec celui nommé « Zouky Monky » où ils imaginent, en musique, Thelonious Monk danser le zouk autour de son piano. Les deux compères ont chacun un micro et ils aiment aussi à donner de la voix dans leurs morceaux. Le set se finit par un titre très joyeux, un hommage au temps présent: « Agora Sim ». Le duo fait vraiment la paire, (No) le sculpteur de rythme avec ses baguettes, toms et cymbales et même un petit xylophone et (Lé) le distillateur de mélodies sur son piano. Ils ont joué leur premier et leur dernier concert de l’année à Nice et on a bien de la chance et du bonheur de les avoir vus et entendus les deux fois.
Jacques Lerognon