LA PIETÀ : L’innamorata

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(Le petit chat Noir Records/ Ditto Music /Inouïe distribution).

2023, le monde semble n’être plus qu’un dépotoir où l’amour est relégué à un objet. Malgré ce constat, il subsiste des artistes dont les chansons laissent un halo de lucidité, nous réconciliant avec le réel. Un échappatoire à l’enfer qui irrigue le monde. Aussi tragique ou beau que puisse être l’amour dans toutes ses dimensions, il y a quelque chose d’inné, de spontané qui  reprend le dessus sur le quotidien. Une rage, une volonté de se dépatouiller des clichés, telle est l’intention de La Pièta. 

A contre-courant, et surtout totalement indépendante, elle nous livre un deuxième album qui est avant tout altruiste. Derrière les mots bruts, un tantinet pessimistes, La Pietà creuse et puise dans les sédiments de la matière pour en extraire l’incommensurable élasticité des sentiments. L’écueil d’amours dévastés (le monopole de la souffrance), de questions où la réponse se trouve dans la prise de risque. Les textes frappent, cognent comme des uppercuts. “Indécise” augure ce combat que Virginie connaît depuis bien longtemps. C’est donc sur ce postulat que repose l’ensemble de ces compositions, l’expression de sentiments antagonistes, mais reliés à une féroce envie de vivre au travers des mots (“Bienvenue”). Entre slam et larmes, La pièta explore les territoires de la vie, elle pédale jusqu’au bout de l’horizon, usine minutieusement ses ripostes. Cette sensibilité est la véritable monnaie de la beauté, et donc la détermination la plus importante de la valeur artistique.

Franck Irle

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