MAC MILLER : Watching Movies With The Sound Off

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#NVmagAlbumDeLegende

Sorti le 18/06/2013

Juillet 2011. « Blue Slide Park » vient tout juste de sortir, après cinq mixtapes de Mac Miller. Malcolm McCormick n’a alors que 19 ans mais son premier album est déjà numéro un du Billboard 200, avec 344 000 exemplaires vendus. Ce qui fait de ce premier projet indépendant, un record jamais atteint depuis 1996. Cet opus lance la carrière du chanteur accompagnée de tous ses vices, entre succès et dépression, alcool et drogues. Avec toute la pression que l’adolescent doit gérer, il cherche à s’échapper de la réalité avec, entre-autre, une boisson aussi populaire qu’addictive la Lean (un mélange de codéine et soda). C’est en 2012, qu’il tente une première fois de s’en sortir. Il confie dans une interview en janvier 2013 : « J’étais tellement défoncé tout le temps que c’était malsain. Mes amis ne pouvaient même pas me regarder en face. J’étais perdu ». Son quotidien se fait ressentir dans sa musique et le rappeur désormais connu du grand public, ne se cache pas de sa consommation.

Le 18 Juin 2013, « Watching Movies with the Sound Off » est dans les bacs. Pour beaucoup, le rappeur sorti tout droit de Pittsburgh, devait confirmer le potentiel de son album précédent. Il le fait. L’auteur avoue que « c’est de loin l’album sur lequel il a passé le plus de temps ». L’opus est très personnel, composé de 16 titres mélancoliques. Le public découvre alors un Mac Miller nouveau et grandissant, plus mature et qui chante les séquelles de ses démons. Ses chansons transpirent la dépression et font résonner la noirceur et les questions existentielles que Mac Miller garde en lui. Il parle notamment de la perte d’un ami proche dans “REMember”. Et s’interroge dans « Watching Movies » sur la société qui observe la vie d’autrui, comme dans un film. Ses featurings le font sortir de ce côté dépressif mais ses chansons restent toujours aussi imprégnées des thèmes des drogues et des femmes. L’auteur s’accompagne d’une brochette de la nouvelle génération, aujourd’hui très populaire, comme ScHoolboy Q, Earl Sweatshirt ou Gucci Mane. Côté production, The Alchemist ou encore Pharell Williams sont à ses côtés. Il crée également lui-même des productions sous le pseudonyme « Larry Fisherman ». Dans une ambiance déjantée et sombre, l’album se glisse à la troisième place des 10 meilleurs albums de 2013, selon The Source. Décédé début septembre suite d’une overdose, Mac Miller aura marqué le monde du hip-hop par son renouvellement. Au fil de ses chansons, son public a pu suivre et lire en lui son mal-être. La discographie du rappeur était comme une prédilection, comme dans un extrait de son dernier album “Swimming” :« J’espère que c’était beau dehors mais il semblait pleuvoir. Le ciel est gris et je dérive, je ne vivrai pas éternellement. » Sombre fin pour un rappeur brillant.

Océane Da Silva

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