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Après des mois de travail, Killian Alaari, jeune artiste azuréen a dévoilé le 16 février dernier, le clip « City » tiré de son premier album, aux couleurs et sonorités variées, « Post Movement ». Si le département est très peu mis en avant dans le paysage du rap contemporain, Killian ne cesse de mettre la région en avant dans ses créations. Véritable jongleur de mots, il marque ici un morceau riche en références et en rimes qui sonne comme une parfaite introduction à son univers.
A en croire l’engouement autour de chacun de tes projets, beaucoup de personnes dans la région te suivent, mais pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu nous dire qui est Killian Alaari ?
Je suis un rappeur qui réalise une thèse en géographie urbaine, ou alors un doctorant qui vient de sortir un album. J’aime profondément ce que je fais et je prends la peine de travailler dur pour proposer un contenu de qualité. Je ne suis pas vraiment à l’aise avec l’idée de me ranger dans la case du rappeur, bien qu’ayant un profond respect pour la discipline. J’entends souvent dire que le rap c’est avant tout l’écriture. Je suis sûrement l’un de de ceux qui soignent constamment ses écrits, mais je condamne fermement cette vision étroite de ce qu’est le rap. Nous faisons de la musique avant tout, je refuse de calculer ce que je devrais faire pour être crédible aux yeux d’une minorité. En ce sens, je rappe aussi bien que je pousse la mélodie quand l’instru m’y invite.
Tu fonctionnes toujours en indépendant, et nous savons ce que cela peut représenter en terme de travail. Malgré cela, tu sembles consacrer beaucoup de force au partage et à l’émancipation des jeunes qui veulent aussi se lancer dans la musique.
Depuis quelques années, grâce à des structures qui me font confiance, comme le Théâtre de Grasse ou encore le centre culturel « La SChOOl », j’anime des ateliers d’écriture à destination de publics variés (PJJ, Ecoles, Lycées, Adultes, Jeunes, Familles), et des sessions « d’open mic » pendant lesquels de nombreuses personnes viennent s’exprimer. Je suis content de pouvoir apporté à d’autres, l’expérience que j’ai acquis depuis le début et en tirer de nouvelles en échangeant.
Le 16 février 2020 tu as sorti le 3ème clip issu de ton album, « City ». Est-ce que c’était l’un des morceaux sur lequel tu misais le plus ? A quoi fait-il référence ?
Je serais prêt à miser sur n’importe quel morceau de l’album. Mais après avoir sorti « Elle » qui plonge l’auditeur dans un univers léger, estival et mélodieux, « Post Movement », est beaucoup plus introspectif très écrit. J’avais la volonté de proposer quelque chose d’encore nouveau pour témoigner du caractère éclectique de mon projet. L’idée de clipper le « banger » « City », un morceau initialement taillé pour la scène, me plaisait bien. L’idée du morceau m’est venue à Berlin. Ça a été du gros boulot car le clip, je l’ai imaginé, réalisé et édité seul, avec l’aide bien entendu de quelques potes. « City », c’est l’éloge des grandes villes. L’aspect musical est donc pensé dans cette optique et le clip est un enchaînement de lignes et de formes, dans une conception minimaliste, presque futuriste de la ville.
Y a t-il un lien entre le fait d’intituler ton morceau « City » et de mener une thèse en géographie urbaine ?
Il y a un lien évident, qui réside dans la fascination que j’ai toujours eu pour les villes. J’aime observer, voir comment elles ont été édifiées, comment elles se transforment. Les villes sont d’autant plus importantes aujourd’hui qu’elles sont considérées comme un enjeu majeur pour accomplir la transition en cours. J’aime dire que ce clip c’est un peu la traduction d’un aspect de la ville de demain, sobre et dynamique.
On t’a déjà vu plusieurs fois sur scène dans la région, notamment au Nikaïa pour le festival Check The Rhyme, est-ce que l’on aura la chance de te retrouver prochainement ?
Bien sûr, certaines dates ne sont pas encore officielles et je ne peux pas communiquer dessus, mais je serais en concert près de Cannes le 4 avril en première partie de Fanny Polly avec mon binôme Yass Sogo. D’ici là, je vous invite à visionner le clip de « City » sur la plateforme YouTube, et découvrir l’album sur toutes les plateformes de streaming.
Julia Pellegrini