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L’album précédent de Mathieu Hocine et son groupe nous racontait une histoire personnelle « With Julia » en 2014. Il nous dévoile cette année une suite aussi pop, rock et inspiré. « Play Me Again » est l’événement de ce trimestre, Kid Francescoli se dévoile un peu plus sur ses influences d’artiste.
Ce qui saute aux yeux, plutôt aux oreilles au premier abord c’est l’extraordinaire diversité des sons et mélodies. Vous êtes très inspiré par la musique méditerranéenne ?
Ce n’est pas vraiment ça c’est plutôt une influence. Des références, des goûts musicaux qui viennent de la méditerranée. Certaines chansons qu’on écoute plus que d’autre par intérêt pour la composition. C’est par exemple jouer de la basse comme Gainsbourg. On refait, on signe la façon de faire, c’est aussi ça.
C’est vrai que l’on remarque aussi un goût pour Serge Gainsbourg, et justement comment arrive t’on à conjuguer la création avec ses influences ?
Il n’y a pas vraiment de mode opératoire pour chaque chanson. Les idées sont reparties sur une boucle uniquement instrumentale. Ça peut changer à plusieurs reprises, partir sur un thème à la guitare ou faire un refrain qui peut finalement devenir un couplet. Maintenant c’est avec les ordinateurs. On commence par une chanson, un texte ou au contraire par la musique à partir d’une ligne de basse, d’un sample, il n’y a pas de règle.
Votre univers est aussi imprégné par le cinéma. On sent à plusieurs reprise cet attachement à des grands noms de la musique de film comme Ennio Morricone mais aussi aux précurseurs de la pop électro comme Giorgio Moroder ou Wendy Carlos. Comment travaillez-vous à partir de ces influences ?
Je travaille avec des instruments plus pop, la mélodie comme chez Morricone ce sont des morceaux pour orchestre, c’est une chose reconnaissable que l’on peut siffler. C’est un thème facile à imprégner à une chanson et c’est cela qui me plait. C’est agréable dans une musique de film qui nous amène à avoir des images à l’écoute, ça crée un univers pour l’auditeur. Comme pour le rock, le punk ça donne envie d’écouter et de s’en inspirer. La musique de film nous donne des images à l’écoute, c’est tout un univers visuel.
Avez-vous des compositeurs fétiches ?
Il y a John Barry, Duke Ellington, Toute une sélection de compilation des films de Tarantino avec Luis Bacalov. Ce n’est pas forcément un seul style de musique c’est des trucs qui influencent beaucoup et forgent un univers visuel.
Il y a dans l’avant dernier album, « With Julia » sorti en 2014 un coté très personnel, comment cet aspect permet il le processus de création de la musique ? Comment cela se déroule-t-il ?
Dans ces cas-là, la musique s’impose d’elle-même. Si les chansons nous représentent correctement alors cela suffit. « With Julia » c’était très intense et il fallait le faire entendre. C’est aussi une façon une sublimer l’histoire que nous avons vécu ensemble avec Julia, c’était quelque chose de beau. Ça marque l’histoire, il y a dans l’album une romance et c’est à partir de ça qu’au final nous transformons une idée en objet d’art disons en objet musical.
Vous avez grandi à Marseille. La cité phocéenne est maintenant un pôle culturel majeur. Pensez-vous que la pop française est reconnue aujourd’hui comme elle devrait l’être c’est-à-dire comme un art ? En particulier à Marseille plus connue pour le rap ?
Marseille a beaucoup évolué, il y avait beaucoup de rap et de reggae au début. Aujourd’hui il y a de tout. Il y a des festivals, des sons un peu pop, funk c’est très varié. Avant il fallait s’imposer, ouvrir les oreilles a ces auditeurs, ce n’est plus ça aujourd’hui grâce à internet, c’est une période que je ne regrette pas du tout. Alors les sources sont multiples. Tout le monde écoute aujourd’hui de la musique, tout le monde peut jouer seul à la maison de la guitare acoustique. Et avec le rap, je me souviens d’une session d’enregistrement avec IAM, le groupe de rap phare de Marseille. On a passé beaucoup de nuits et appris beaucoup au cours de ces sessions.
Votre prochain album « Play Me Again » va bientôt sortir, le 3 mars, que va-t-il nous raconter ?
Cet album est la suite de l’histoire de « With Julia. ». Julia était venue pour la tournée, je suis allé au Etats-Unis j’ai découvert ce pays à travers Julia et elle en France. C’est elle et moi qui perfectionnons notre façon de travailler avec encore plus d’objets à partager. Nous avons une complicité dans la création, c’est aussi trois mois de vie commune qui inspire beaucoup dans les paroles et les sujets abordés. C’est un album qui traite de tout cela.
Alexandre Mastagli
Le 19/05/17 au Rockstore – Montpellier (34).