SOLANN

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La chanteuse et compositrice mêle néo-folk et textes percutants sur des thèmes comme le féminisme et l’identité. Solann a sorti son premier album “Si on sombre ce sera beau”.

Le confinement a été un tournant pour vous. Que s’est-il passé à ce moment-là ? 
J’étais comédienne à la base, et avec la fermeture des théâtres pendant le confinement, je me suis retrouvée sans rien. Comme tout le monde, j’étais bloquée, à ne pas savoir quoi faire. J’écrivais déjà en anglais, ma première langue, mais je me suis lancé le défi d’écrire en français et de poster mes chansons sur les réseaux, timidement. En décembre 2021, un producteur, Chad Boccara, m’a contactée après être tombé sur mes vidéos. C’est comme ça que tout a vraiment commencé.

Aviez-vous déjà un projet en tête avant d’être contactée ?
J’avais des chansons, mais pas d’idée précise de trajectoire, ni d’EP ni d’album. J’étais juste heureuse que ma musique soit écoutée. J’y suis allée à l’aveugle, sans plan défini, au petit bonheur la chance. L’idée d’un projet construit est venue plus tard, avec le temps et les opportunités qui se sont présentées.

Votre père est comédien. Son métier a-t-il influencé votre envie de monter sur scène ?
Oui, bien sûr, mais pas seulement lui. Ma mère a exercé plusieurs métiers artistiques : elle a fait de la danse, du chant… J’ai grandi entourée de deux parents passionnés par l’art. Ils m’ont montré énormément de concerts, de pièces de théâtre. J’ai baigné là-dedans très tôt, ça a forcément joué un rôle dans mon envie de scène.

Vous avez mentionné des influences country et de la Nouvelle-Orléans. Quelles sont-elles ?
J’écoute beaucoup de country ancienne, des années 20 et 30. C’est une musique qui peut être sombre et qui me plaît énormément. Il y a une chanson, “With Kitty I’ll Go”, qui illustre bien ce style et qui me parle particulièrement. Ce genre musical est très propice à raconter des histoires, ce qui me correspond totalement.

Votre premier album vient de sortir. Comment vivez-vous cette étape ?
C’est un cap, mais comme je suis en plein dans la préparation des Victoires de la Musique, je n’ai pas eu le temps de réaliser. Je cours dans tous les sens, je n’ai pas eu un jour off depuis longtemps. Je reçois beaucoup de messages, mais je ne peux pas encore mesurer pleinement ce que représente cette sortie.

Vous avez été nommée aux Victoires de la Musique cette année. Espérez-vous un jour y décrocher une récompense ?
Je ne me projette pas trop là-dessus. Déjà, être nommée, c’est une grande chance. Il y a énormément de choses à gérer en ce moment, notamment la performance que je vais présenter. Je préfère me concentrer sur ça plutôt que d’anticiper un éventuel prix.

Vos origines arméniennes semblent importantes pour vous. Les retransmettez-vous dans votre musique ?
Je ne sais pas si je peux parler de transmission, mais j’essaie d’en laisser une trace, pour dire que c’était là. Je ne suis pas ignorante de mon héritage ni de ce qu’ont traversé mes ancêtres. Plus qu’un message, c’est une forme d’hommage.

Pouvez-vous nous parler de votre titre “Les Ogres” ?
J’ai adoré travailler avec Farid Malki pour ce clip. On avait des références communes, notamment “La Grande Bouffe”. Il y avait un vrai univers, beaucoup de costumes, ce qui m’a rappelé le théâtre. J’ai aimé raconter une histoire, un conte même. “Les Ogres”, ce sont des figures qu’on ne trouve que dans ces récits, et ça m’a fait du bien de replonger là-dedans.

Quelle est la prochaine grande étape ?
La tournée. Ce sera mon gros défi. Ce n’est pas un nouvel album ni une réédition, mais défendre celui-ci sur scène. Ça représente énormément pour moi, c’est ce qui me fait courir dans tous les sens, mais j’adore ça. 

Warren Magnani 

Le 28/03/2025 à la Salle de l’Etoile – Chateaurenard (13), le 29/03/2025 au Rockstore – Montpellier (34), le 12/04/2025 au Carré – Sainte-Maxime (83) et le 11/10/2025 à Paloma – Nîmes (30).

facebook.com/solannzla

Photo : Clémentine Ecobichon.

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