SELAH SUE

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Quatre ans après le triomphe de son premier album (1 million d’exemplaires vendus), Selah Sue revient avec «Reason» (Because). On y retrouve la voix joliment éraillée de cette jeune chanteuse flamande de 25 ans, qu’on a beaucoup comparée à Amy Winehouse. 400 000 exemplaires vendus plus tard, il est dans la même veine que le précédent. Mais comment la Jeune chanteuse en est arrivée là ?

Biographie et début vers la musique
Selah Sue, de son vrai nom Sanne Putseysn, à commencer à toucher à la musique très jeune. À l’âge de 15 ans, Sanne Putseys apprend à jouer de la guitare et commence à écrire ses propres chansons. À 17 ans, elle est la plus jeune et unique participante féminine du concours Open Mic-avond de Het Depot à Louvain. Elle tape dans l’œil d’un certain Millow, qui remarque immédiatement que cette jeune femme est dotée d’un potentiel hors-norme. Auréolé de sa reprise d’ « Ayo Technology », la remarque, l’approche et la secoue : “Il m’a trouvé des dates, ça a stimulé mon écriture. Tu ne peux pas tenir longtemps avec seulement deux chansons et quelques reprises de Lauryn Hill.” Alternant étude de psychologie et musique, elle continue à faire des premières parties en collaboration avec des artistes comme Jamie Lidell à Londres et Paris. Par ailleurs, elle a joué avec le groupe belge Novastar.
Selah Sue a souvent repris des titres de Erykah Badu et The Zutons, deux artistes qu’elle admire plus que tout. Elle est d’ailleurs très influencé par ces deux artistes et aussi Lauryn Hill. Mais elle possède aussi un large éventail d’influence qui touche aussi la chanteuse M.I.A.

Vers un premier succès
Alors qu’en 2011, le monde n’avait qu’Adèle pour yeux, dont le 21 est l’un des cartons du moment, la Flandre s’est vu propulser sur le devant de la scène avec la force  de rivaliser avec l’anglaise et certaines de ses camarades de jeu.  Avec son premier album Selah Sue, on parlait ici d’un disque aux angles plus qu’arrondis et dont la vocation est de toucher un large public tout en accrochant au passage les amateurs de sons un peu plus complexes n’ayant pas peur de laisser parler leur côté cœur de guimauve à l’occasion. Et à ce petit jeu, Selah Sue est plutôt douée.
Après son premier album sorti en 2011 et écoulé à près de 400.000 exemplaires, Selah Sue revient avec un disque qui s’intitule « Reason » enregistré entre Belgique et Angleterre avec un détour par la Jamaïque et les Etats-Unis. La tentation du dépaysement était sans doute trop grande et puisque la demoiselle est devenue l’une des chanteuses les plus prometteuses de sa génération. Comme beaucoup d’ados, la blondinette a mis dans sa musique et ses textes tout son mal-être. « Je suis tombée en dépression à la puberté. Je m’entendais super bien avec mes parents, mon frère et ma sœur, mais d’un coup je me suis sentie très mal dans ma peau. Depuis, je suis une thérapie. Je vois encore mon psy tous les trois mois. » Tous ses proches l’assurent : sa voix est céleste, mais elle a les pieds sur terre.

Il faut toutefois reconnaître à Selah Sue un talent certain et un potentiel énorme qui pourrait faire de la jeune Belge une artiste véritablement reconnue à l’international si ceux-ci sont exploités à leur juste valeur par les bonnes personnes. Chacun de ses singles ont été accueillis à bras ouvert par le public français, la chanteuse à su se faire une place dans nos cœurs et dans nos Ipods. Cet album fut la révélation au public d’une artiste en devenir qui écrivait ses chansons dans son lit. Bénéficiant des collaborations de Patrice, du rappeur Cee-Lo Green ou de Meshell Ndegeocello, qui produit le chant déchiré « Mommy », la formule convainc jusqu’à Prince, qui, en novembre, invitait la chanteuse à assurer sa première partie à Anvers. Sur scène, la machine redouble d’intensité, percutée par les figures libres et les commotions vocales qui transpercent les genres entre chaleurs soul, ferveur ragga et hoquets funk.

La reconnaissance du second album
Cette année, elle revient avec un disque nommé « Reason ». Produit par Robin Hannibal et Ludwig Göransson, il se caractérise plutôt par un mélange d’influences soul, trip-hop, électro, funk, R’n’b… Il y aura donc cette fois quelques épices hip hop ( »Fear Nothing »), bossa nova (« Always Home ») dans la soul de Selah, avec toujours une énorme touche de mélancolie (le premier extrait « Alone ») sur lequel elle pose un voile pudique de pop sophistiquée qui sera prêt à nous faire chavirer. Comme dit précedemment, Aux commandes de la production deux producteurs de renoms, le Danois Robin Hannibal qui a collaboré avec Little Dragon et Kendrick Lamar et le Suédois Ludwig Göransson l’une des nombreuses pointures du label de Jay-Z, Roc Nation. Le point commun le plus flagrant avec le premier album, c’est ce côté très euphorisant, avec des musiques pleines d’énergie et, dans le fond, un certain groove. Les critiques l’adore, L’espace sonore est plus rempli qu’auparavant, et il y a une grosse production, bien faite, qui change tout et est qualifiée de plus accrocheur. On constate que les moyens ont été important pour l’album. Surtout que la production a ceci d’intelligent que sans se priver des apports de la technologie moderne, elle reste globalement organique, en se concentrant sur des instruments «conventionnels», piano, synthés, chœurs…

Pour un résultat assez bluffant de fluidité.
L’album écrit entre deux concerts ne fut apparemment pas si difficile à réaliser puisque son inspiration ne lui a pas manqué. En effet, Selah Sue nous avait fait le plaisir de sortir un EP en fin d’année dernière du fait du trop grand nombre de titres qu’elle avait écrit.
Pour conclure, Selah Sue est une artiste complète qui sait nous surprendre, « Reason » est le fruit d’un travail réalisé avec beaucoup de passion et d’évolution. Et nous sommes sur qu’à la sortie du prochain album, nous ne serons pas déçu.

 

Alexandre Gauci
Le 04/07 aux Arènes – Nîmes (30) et le 15/07 au Théâtre de Verdure – Nice (06)
www.selahsue.com

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