C’est à La Table d’Harmonie que l’on m’a présenté Jonathan Lamarque, le batteur de Pendentif : ce soir-là, il s’y produisait avec son autre formation, le groupe de rock français Paganella. Très vite, je lui fais preuve de ma passion éperdue pour Pendentif… Tandis qu’autour de moi, tout le monde se fout de ma gueule. Il y a deux sortes de gens : ceux qui comprennent à quel point ce groupe est génial, et les autres.
Jonathan, tu t’es toi-même interdit de répondre aux interviews. Pourquoi ?
Ma réponse va être très courte : je suis batteur [rires].
Les batteurs, les meilleurs amis des musiciens ?
Sans aller jusque-là… Mais nous sommes plus souvent en retrait. Ce n’est pas pour cela que nous n’avons pas le droit à la parole, mais d’autres personnes du groupe, celles qui construisent la musique, sont plus à même d’expliquer tel texte ou tel riff. Un batteur, lui, n’apporte pas grand chose aux mélodies.
En plus, vous êtes cinq dans Pendentif… Ça dilue la part de représentativité du groupe !
Oui, c’est déjà beaucoup. Du coup, en général, on se répartit les interviews en faisant deux groupes de deux… Et moi, je vais garer le camion [rires] : voilà mon rôle… qui est très important en fait ! D’ailleurs, parfois, pour éviter de répondre, je le décharge tout seul ! Dans ces moments-là, je me rends toujours très utile : “attends, il y a un échafaudage à monter là, désolé les gars, je vais pas pouvoir faire l’interview !”
Es-tu un batteur de pop ?
Je viens de là. Avant Pendentif, dans les années 1990 à Bordeaux, j’ai fait partie de Mary’s Child, un groupe qui a duré huit ans et avec qui nous avons assuré les premières parties de Noir Désir ou d’Oasis. Il y a aussi eu Molly : un trio avec une chanteuse toulousaine. A chaque fois, c’était de la pop musclée, voire du rock. Pendentif, c’est certainement mon groupe le plus pop… Mais en live, il y a une dimension beaucoup plus rock : c’est là que j’interviens !
Tu es donc la caution rock de Pendentif ?
On ne l’entend pas sur notre album, mais dans nos concerts, il y a une énergie qui frôle l’euphorie. Je le ressens dans mon jeu : on est tous potes ; il y a de la connivence entre les musiciens… Et au final, je suis sûr de mon truc, donc je n’hésite pas à taper.
Jouer avec ton autre groupe, Paganella, te permet ainsi d’assouvir ton penchant rock…
C’est ça ! C’est vraiment de l’énergie pure. Et ça fait un bien fou !
Quels sont tes groupes préférés ?
Mon père est batteur : son groupe a joué avec Magma, avec lequel j’ai donc grandi. Je citerais également Frank Zappa. Et après, quand arrive l’adolescence, tu essaies de t’éloigner de tes parents… C’est là que j’ai commencé à écouter Noir Désir, puis Sonic Youth, Nirvana, les Pixies … Mais j’aime beaucoup de trucs différents, comme l’électro (The Chemical Brothers, Cornelius). J’ai aussi fait partie d’un groupe de métal (Nihil).
Où en est l’actualité de Pendentif ?
Nous arrêtons de tourner en septembre puis nous allons faire une pause afin de composer notre prochain album. Nous avons signé chez Discograph pour deux LP. Le label ne nous a pas fixé de date, et c’est une très bonne chose. Nous souhaitons faire un album qui nous plaît, donc sans urgence.
A quoi ressemblera votre prochain album ?
Toujours chanté en français, mais il y aura des surprises ! Nous allons évoluer : accentuer notre côté électro ; allonger les morceaux… Nous nous poserons moins d’interdits que sur nos premières chansons, qui étaient dans un format single, très 3 minutes 30.
Romain Blanc
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