MADEMOISELLE K

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Depuis 2006 et son album “Je me Vexe”, Mademoiselle K a bien évolué. Après ces dernières années compliquées pour l’industrie musicale et la culture de manière générale, elle confirme son choix d’indépendance. Retour sur son parcours à l’occasion de la sortie de son sixième opus sobrement intitulé “Mademoiselle K”.

Une raquette de tennis en guise de guitare

Même s’il se présente comme un groupe de rock français, Mademoiselle K c’est essentiellement et principalement Katerine Gierak. Ce n’est donc évidemment pas pour rien que ce nom est choisi. Même si où qu’elle soit, son compère et guitariste / bassiste de toujours Pierre-Antoine Combard n’est jamais loin, Mademoiselle K c’est bien elle. Parisienne de naissance (17 novembre 1980), Katerine touche rapidement à l’amour de la musique, sans pour autant avoir des parents musiciens de métier (son père travaillant dans le bâtiment et sa mère dans le social). Dès son plus jeune âge donc, elle suit des cours de musique traditionnels, et se tourne rapidement vers le piano et la guitare. Faute de moyen, c’est à l’aide d’une ficelle ajoutée à sa guitare de tennis, que Mademoiselle K s’offre sa première guitare.

Une mentor nommée Annick Chartreux

Vient ensuite le Conservatoire Nationale de Boulogne, afin de perfectionner sa maîtrise de la gratte. Toutefois, c’est la rencontre avec sa professeure de musique au lycée, Annick Chartreux, l’année suivante (en 1998), qui l’influence grandement dans son choix. Cette dernière, désormais Officier de l’Ordre des Palmes Académiques et médaille d’argent de la société académique Arts, Sciences, Lettres 1, prend la jeune fille sous son aile. Par son intermédiaire, elle continue son apprentissage et élargit son panel de connaissances. “J’ai toujours eu la volonté de m’ouvrir vers l’extérieur musicalement. Grâce à Annick Chartreux, j’ai pu découvrir le jazzman Manuel Rocheman ou le compositeur Krishna Levy. C’est génial de découvrir la musique avec un prof comme celle-là.” (chequeculture.iledefrance.fr), raconte l’artiste.

Le délic

Malgré tout, la jeune fille ne voit pas encore son chemin dans l’industrie musicale se tracer. Après le Conservatoire, elle suit finalement des cours de musicologie à l’Université de Paris Sorbonne durant six années (de 1999 à 2005). Son objectif est alors de devenir professeure de musique, tout comme sa mentor. En parallèle, Katerine commence tout de même à composer ses premiers morceaux, afin de coucher toutes les émotions qu’elle vît (ou subît, comme tout un chacun). Malheureusement, celle-ci voit son avenir s’assombrir avec l’échec au CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré). Cet événement se transforme finalement en déclic pour elle, la convaincant de tout faire pour devenir chanteuse. Celle-ci confesse même : “Comme j’ai raté le concours, je n’avais plus rien à perdre. J’ai fait ce que j’aimais vraiment. Et tout s’est passé parfaitement bien pour moi, mais professeur, c’est comme artiste finalement. Tu te retrouves seul face à un auditoire. C’est un vrai défi d’arriver à choper leur attention et à les intéresser sur une matière.” (m-la-musique.com).

Mademoiselle K

C’est ainsi qu’en 2003 naît le nom de scène Mademoiselle K. Porté par des influences allant de Nina Simone à Bowie ou Radiohead, elle enregistre ses premiers morceaux. Ceux-ci, au nombre de cinq, forment finalement un album autoproduit, finissant par l’amener à la signature dans le label Roy Music. L’histoire de Mademoiselle K commence d’ailleurs tristement par de trop nombreuses critiques sexistes. Ne sont pas rares les commentaires indiquant “qu’elle joue bien de la guitare pour une fille”. C’est peut-être pour cela que le projet faisant décoller la carrière de la jeune femme possède ce supplément qui fait que. En effet, en 2006, son premier véritable album “Ca me vexe”, y fait certainement référence. Son rock transcendant, en français, repris maintes et maintes fois,vaut la certification de Disque d’Or à l’opus. C’est alors le véritable point de départ de la carrière de Mademoiselle K.

Un choix fort

Par la suite, elle fait le tour de nombreux plateaux télévisions et autres médias. C’est entre guillemets, le début de la notoriété et tous ces à-côtés. En 2009, elle est même nommée aux Victoires de la Musique, dans la catégorie Album pop rock de l’année. Pour elle, c’est presque comme le début des “emmerdes”. Après la sortie d’un nouvel album “Jouer dehors”, accompagné d’un single encore une fois éponyme, qui cartonne en 2011, elle se tourne vers l’anglais. La jeune femme souhaite découvrir de nouveaux horizons musicaux. Malheureusement pour elle, ce n’est pas du tout du goût de sa maison de disques, qui lui pose un ultimatum. Si elle fait réellement le choix d’un album en anglais, alors la porte est par ici. Suivant son tempérament de meneuse, Katerine prend ses cliques et ses claques pour produire son album anglophone.

Sa propre maison de production

En 2015 donc, sort le quatrième opus de Mademoiselle K. Nommé “Hungry Dirty Baby”, l’oeuvre est donc la première création de sa propre maison de production : Kravache. Ce changement correspond également à celui de ses musiciens. Exit Pierre-Louis Basset (basse) et David Boutherre (batterie). Bienvenue à Colin Russeil. Pierre-Antoine Combard, lui, est bien évidemment toujours de la partie. Cette émancipation permet ainsi à Katerine et au groupe, une liberté totale dans la création et la production. Tout l’album est donc en anglais, sans perdre ce côté rock qui caractérise la musique de Mademoiselle K. On note toutefois une certaine colère dans les sons et les paroles.

Une plateforme de financement participatif en soutien

Cet état d’esprit se retrouve dans l’opus suivant, en 2017. “Sous les brûlures, l’incandescence intacte” raconte la récente rupture amoureuse de Katerine. Elle décline ainsi sous toutes ses formes, ce que représente cette rupture sentimentale, presque sous la forme d’une thérapie par la musique. Bien que toujours très rock, les guitares et autres batteries sont accompagnés de clavier, rendant ainsi le tout plus “doux”. Pour rendre ce projet possible et concret, Mademoiselle K recours à la plateforme de financement participatif Ulule. Grâce à celle-ci, le groupe récolte plus de 60 000 €. Comme pour remercier ses fans les plus fidèles, un des titres du projet voit des anonymes racontés, un à un, leur propre rupture amoureuse et surtout leurs astuces pour s’en remettre. Ce cinquième album marque l’affirmation de l’émancipation de l’artiste, toujours sur son propre label Kravache. Preuve que même en solo, sans grande maison de disque à ses côtés, on peut tout de même produire du contenu musical.

Un retour à l’essentiel

En 2022, après plusieurs années difficiles pour l’industrie musicale et culturelle (Covid-19), Mademoiselle K rejaillit sur le devant de la scène. Les années passent sans pour autant que la détermination de Katerine ne faiblisse. Encore une fois permis par les dons de ses suiveurs sur la plateforme Ulule et sobrement intitulé “Mademoiselle K”, l’album se veut toujours aussi rock, aiguisé et puissant. Pour autant cette fois-ci, il aborde des thématiques diverses, permettant à tous de s’identifier. La poésie reste tout de même le dénominateur commun de tous les morceaux. Qu’elle soit atypique sur “Ta Sueur”, rayonnante sur “Trafiquante de Crête” ou sans tabou sur “Version Hardcore”. Mademoiselle K évoque également les doutes qu’elle peut traverser avec le titre “Chloroforme”. Avec retour à l’essentiel, c’est à dire soi, la parisienne continue de s’affirmer sur la scène rock française, comme une artiste libre, déterminée et à fleur de peau.

Maxime Martinez

Le 29/06/2023, dans le cadre de l’Aluna Festival, au Sunêlia Aluna Vacances – Ruoms (07).

www.facebook.com/01mademoisellek

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