ERIK TRUFFAZ

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À l’occasion de la sortie de « El Tiempo de la Revolución» », le trompettiste de jazz Erik Truffaz revient sur la création de ce 10ème album, aux forts accents pop, « Motown » et bien sûr jazz.

 

Vous avez choisi d’intituler votre nouvel album « El Tiempo de la Revolución», mais quand on regarde le titre des morceaux, on s’aperçoit qu’ils sont très poétiques, voire oniriques et tranchent avec l’idée que l’on peut se faire de l’idée de révolution ? Pourquoi ce titre ?

Trois idées ont présidé au choix du titre de cet album, tout d’abord à travers le morceau éponyme nous avons voulu rendre hommage à la musique du film : « Il était une fois la révolution » d’Ennio Morricone, l’air est martial et en constante progression, c’est l’ambiance que nous avons recréé. La deuxième chose, lorsque nous avons enregistré cet album, nous étions en plein « printemps arabe », avec l’espoir d’un renouveau au bout. Enfin, nous souhaitions faire allusion à la crise que nous traversons. Notre groupe a toujours été politiquement très engagé et nous pensons qu’il est temps pour toutes les sociétés occidentales de trouver une autre voie.

 

Quel est le fil conducteur entre ces morceaux ?

Le fil conducteur est avant tout la mélodie et l’émotion qui se dégagent de l’ensemble, car si un morceau ne dégage pas d’émotion, mieux vaut s’abstenir et ne jamais l’interpréter.

 

Quel est le morceau qui caractérise le mieux cet album ?

Je dirais tous les morceaux, car un album est un tout, une fresque dont les pièces n’ont de sens que les unes par rapport aux autres. De surcroît, cet album, comme les autres d’ailleurs, est une œuvre avant tout collective. Le dernier morceau : « Blow Away Feat » a été composé par la chanteuse, Anna Aaron.

 

Vous avez introduit la voix d’Anna Aaron, chanteuse de folk ? Qu’est-ce qui vous a séduit dans sa voix ?

Anna est une chanteuse que nous connaissons bien et qui parfois a remplacé Sophie Hunger, elle faisait les premières parties. Mais ce que nous aimons outre sa voix, c’est son univers musical. Elle a une grande facilité pour trouver les bonnes rythmiques.

 

Vous avez déclaré lors d’une interview : « ce qu’on fait est apparenté au jazz, mais finalement les recettes sont liées à la pop », quelles sont précisément ces recettes ?

Oui nous sommes plus dans la pop où finalement une fusion se faisait au sein de la musique, dans « Istanbul Tango » vous avec un son hip hop, mais il y a des morceaux comme le morceau éponyme qui finit sur un tempo rock, ailleurs on peut sentir des influences de la Motown. La pop musique n’a jamais hésité à établir des ponts entre les différents genres musicaux, tout en les adaptant.

 

Est-ce que l’on peut voir dans cette volonté, à l’instar de Miles Davis, de ne pas être enfermé dans un style musical, dont « Do Bop », album posthume aux forts accents de rap ?

Il était ouvert à tous les styles musicaux et ne s’interdisait aucun « écart », je suis absolument dans cette optique.

 

Miles Davis que vous avez connu au travers de « Kind of Blue », vous a beaucoup influencé, est-ce que son esprit vous accompagne encore ?

Comme tous les musiciens de jazz, Miles a eu une influence considérable sur nous et surtout sur les trompettistes, c’est comme dans la peinture, lorsque l’on parle de Picasso, il est certain qu’il les a tous influencés, plus ou moins, mais personne n’y a échappé ! Ce qui est intéressant chez Miles Davis, c’est qu’il n’a jamais fait d’albums ratés, tout ce qu’il a pu faire a toujours été extrêmement passionnant, car fait avec convictions. En cela il est un modèle pour moi !

 

Léa Raso

Le 02/04 à la Salle Grappelli – Nice (06) et le 03/04 à la Victoire 2 – Montpellier (34).

www.eriktruffaz.com

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