Depuis la sortie de “White Colossus” en 2018 et son accueil unanime par la presse spécialisée, Disconnected est un des groupes de métal les plus en vu en France. Rencontre avec son sympathique et charismatique chanteur en la personne d’Ivan Pavlakovic…
Comment expliques-tu le succès de Disconnected après seulement un album ?
Notre réussite vient d’un travail acharné, autant par la pratique de nos instruments, que le côté gestion management et booking du groupe, de conceptualisation, de rencontres professionnelles, et de travail d’écriture. Avec Adrian, nous travaillons 7 jours sur 7 sur Disconnected depuis le début. C’est un travail sans relâche au niveau de l’entretien de notre réseau de diffusion. Notre batteur est aussi devenu notre mixeur. Tout le monde est très impliqué au sein du groupe. Après j’avoue, il y a une part de chance. Nous avons été au bon endroit, au bon moment, plusieurs fois dans la carrière du groupe, certains moments ont été déterminants ! Grâce à du réseau personnel, nous avons pu approcher Matthieu Drouot, qui nous a pris sous son aile, notamment pour notre programmation au Hellfest en 2022. Et des rencontres pro, aussi sur le Hellfest 2018, nous ont beaucoup apporté.
Tu peux nous parler de la création de Disconnected, comment s’est-il formé ?
La création du groupe est assez ancienne, car c’est Adrian qui l’a créé en 2012. Il s’est écoulé plusieurs années, pour trouver le bon line up. Nous nous sommes rencontrés avec Adrian, fin 2016, par le biais du mixeur du premier album, François-Maxime Boutault. Il nous a mis en relation et ça a été le coup de cœur.
Pour quand est prévue la sortie du nouvel album ? Et son contenu ?
Je ne peux pas te donner de date précise, mais avant la fin de cette année, il y aura un nouveau single. L’album sortira avant le Hellfest 2022. Nous sommes très fiers de ce nouvel album, car nous avons repoussé les limites dans notre écriture, dans la production. Nous avons poussé tous les curseurs au maximum ! Le premier album « White Colossus », était totalement écrit quand je suis arrivé dans Disconnected, c’était le projet solo d’Adrian. Aujourd’hui, ce deuxième album est un travail de groupe, où chacun a mis sa patte. Cet album sera très abouti niveau mélodique.
Vous êtes programmé sur le Hellfest 2022, ça représente quoi pour vous ?
Ce sera la première fois que nous jouerons au Hellfest ! Nous jouerons le vendredi 24 juin, nous ouvrirons la mainstage 2. C’est assez énorme ce qui nous arrive. Cette édition est mythique, au vu des têtes d’affiche Metallica, Guns’n roses, etc… ça va être colossal ! La seule fois où j’y suis allé c’était donc en 2018, et j’ai pris une tarte monumentale en assistant aux différents concerts, j’étais invité pour faire de la promo pour Disconnected, au carré VIP, j’ai pu échanger sur des discussions avec plein d’autres musiciens. Les décors, l’ambiance, l’organisation, tout était phénoménal ! Ce festival est une réussite totale et c’est génial pour le métal Français !
La période 2019/2020 a-t-elle été propice à la création et au développement d’un projet parallèle ?
Cette période a été mise à profit pour réarranger et sortir un EP acoustique sorti en mai dernier « The Downtime ». Nous avons peaufiné le nouvel album. Du coup, cet EP est un contenu alternatif pour montrer que nous étions toujours là !
Quels sont tes influences et ton parcours perso (tu es Dracénois de naissance) ?
J’ai commencé la musique en étant guitariste vers l’âge de 15 ans. J’ai fondé avec mon meilleur ami Olivier Giboin (Zez de son surnom, qui était batteur), un premier groupe sur Draguignan, qui s’appelait « Krepuskull ». Nous étions 5 dans le groupe, deux guitaristes, il y avait Cyril Prazier et moi-même, un chanteur Arnaud Farine, un bassiste qui était le jeune frère d’Olivier. Notre tout premier concert a été le 21 juin 1993, à la fête de la musique de Figanières. Ça remonte à bientôt 30 ans ! J’ai fait 5 ans dans ce groupe. J’étais quelqu’un de très énergique sur scène, qui avait tendance à aller facilement vers les gens, et j’ai commencé à faire beaucoup de chœurs sur « Krepuskull ». Je me suis ainsi découvert un petit talent vocal, que j’ai voulu exploiter de manière plus étendue avec Zez et d’autres musiciens du groupe « Hamburger Alien ». Nous avons ensuite monté le groupe « Industria » et c’est de cette expérience qu’est née ma vocation au chant. Pour mes influences musicales en tant que performeur et chanteur, elles tournent autour de James Hetflied (Metallica), Mike Patton (Faith No More) et Phil Anselmo (Pantera).
Quel regard portes-tu sur l’industrie musicale d’une manière générale ?
Il y a plus et du moins. Le plus, c’est grâce au business (plateforme de diffusion par exemple) et les possibilités pour un groupe d’exposer son travail, notamment à travers les réseaux sociaux, de pouvoir faire du « Do it yourself », cela permet de rendre moins onéreux la production et de garder un plus grand contrôle sur notre musique et notre art. Le moins, c’est que la possibilité de toucher le grand public passe par mettre énormément d’argent pour avoir une bonne exposition. Il y a tellement de monde sur le marché de la musique, que tu dois lutter en permanence. Il faut essayer de cibler au maximum pour avoir la meilleure publicité possible à moindre coût. Plus tu veux avoir une bonne exposition, plus ça coûte cher. Aujourd’hui, les labels font de moins en moins de développement, tu dois d’abord te débrouiller seul, pour ensuite être pris en charge par des grosses structures. C’est le cas pour l’industrie du disque mais aussi l’industrie de la scène. Aujourd’hui le talent ne suffit pas, il faut aussi avoir un bon réseau qui t’apporte les ressources financières. C’est un peu la jungle…
Comment tu définis ton lien avec le public ?
Un lien assez permanent à vrai dire. Car, je communique énormément sur les réseaux sociaux. Je réponds à tout le monde. Nous ne sommes pas encore assez gros, pour être dans l’impossibilité de faire ce genre de choses, même si ça prend beaucoup de temps. J’aime avoir un contact direct avec les fans, et parler avec eux, du coup je ressens très fort leur soutien et je les remercie pour ça.
C’est l’heure de la question à la con (de Valérie) : avec un nom pareil, vous arrivez à capter la 5G ?
Pour l’instant, comme nous avons mis tout notre argent dans la promo, les clips etc… nous ne pouvons pas acheter des smartphones qui captent la 5G ! (rires)
Céline Dehédin & Valérie Loy