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Le groupe nantais, Cachemire, est un concentré de bonne humeur à la sauce rock. A l’image de leur clip totalement fou « Come on Baby », entre moutons noirs et rébellion, ces mauvais garçons n’en sont pas à leur coup d’essai. Depuis, « Photochope-moi », Cachemire s’est fait une solide réputation dans le paysage rock français, notamment à travers sa collaboration avec Didier Wampas et le regretté Dick Rivers. L’humour est LA particularité du groupe, tant sur le plan visuel, que dans les écrits. Descendant directs des Wampas, Cachemire est l’alchimie parfaite du rock d’aujourd’hui, quelque part entre les Shériff et Téléphone. Rencontre avec le plus déjanté des groupes… Interview ultra décalée ! Vous êtes prévenus.
Comment est né Cachemire ?
Seb, Farid et Fred, à l’origine, sont des potes. Sven, nous l’avons rencontré sur Tinder. Nous cherchions un plan fesses (rires). Seb et Fred jouent ensemble depuis longtemps, Farid et Seb avaient déjà joué ensemble. Ce sont des histoires de potes. Sven est arrivé par un concours de circonstances. Fred l’avait vu en concert dans d’autres groupes, et ils avaient les mêmes guitares. Bon ils ne s’aiment pas (rires) mais c’est une belle collaboration.
D’où vient le nom du groupe ?
C’est un clin d’œil à Led Zeppelin. Le logo de la tête de mort, c’est le côté pirate, car nous avons pris le parti de faire du rock dans la langue de Molière. Nous essayons de prôner la sainte parole en français. Mi-pirate, mi-gitan, nous avons choisi de faire ce que nous aimons et pas la facilité. Nous sommes des amoureux de la langue française. Nos influences sont Bashung, Gainsbourg, Téléphone…
Mais même si vous chantez en français, pourriez-vous tourner en Angleterre ?
Bien sûr, nous jouons partout où nous nous sentons accueillis. Alors pourquoi pas en Angleterre. Après, existe-t-il des lieux qui accueilleraient des groupes punk se produisant en français ? C’est compliqué, sans doute, de jouer là-bas. Peut-être moins en francophonie.
Comment avez-vous réussi à émerger de votre région ?
C’est un peu le public qui décide. Nous avons joué partout chez nous et le public a suivi petit à petit. Ce n’est pas Nantes qui nous attendait. Nous avons eu la chance d’avoir une région avec beaucoup de clubs et de festivals, ce qui nous a permis d’avancer rapidement. Nous avons eu aussi la chance de signer chez Rage Tour, notre tourneur. Beaucoup de structures nantaises amatrices et professionnelles aident les groupes à émerger. En ce qui nous concerne, en 2013, nous avons participé à un tremplin qui nous a permis d’avancer plus vite car nous l’avons gagné.
Mamie Germaine est un personnage emblématique de la pochette du disque, c’est un membre de l’une de vos familles ?
C’est la grand-mère de notre régisseur et technicien du son. Ce personnage est le fil conducteur du set et de l’album « Qui est la punk ? ». La punk c’est elle ! Cette chanson nous l’avons écrite pour la génération de mamie Germaine, qui s’est battue pour que nous ayons le confort que nous avons aujourd’hui.
Didier Wampas, c’est un petit peu votre super pote, comment la rencontre a-t-elle eu lieu?
Nous le détestons (rires). Didier Wampas cherchait à avoir un peu plus de renommée car il était sur une pente descendante. Du coup, il nous a appelés. Bon, c’est vrai, au début, nous avons hésité, parce que ça faisait un peu has been. Finalement nous avons accepté de le prendre avec nous. Pour Dick, il devait faire à l’époque la tournée « Les Vieilles Canailles » avec Eddy Mitchell, Dutronc et Johnny Hallyday. Il a refusé pour venir avec nous et avoir une meilleure image ! Ça s’est fait comme ça… Plus sérieusement, la rencontre a eu lieu chez Polydor dans la simplicité la plus extrême. C’est parti d’une volonté de réunir trois générations du rock’n’roll sur un titre, et ce, avec des gens qui assument complètement leur image, leur façon de penser et leurs styles musicaux. Quant à Dick Rivers, la rencontre s’est faite sur un plateau radio, il a écouté l’album, nous nous sommes échangés nos numéros et sommes restés en contact. Ensuite, j’ai dit à Dick, que j’aurai bien voulu le faire avec Didier, ce dernier avait ses contacts, c’était des potes. Nous ne sommes passés par aucun manager ou producteur.
Vous avez joué au festival les « Rockeurs ont du Cœur », c’est un concept nantais qui s’est exporté un peu partout à travers la France. Avez-vous participé à sa conception ?
Non, c’est un festival qui a vingt ans. Plusieurs personnes sont à l’initiative du concept de départ. Elmer Food Beat en faisait partie. C’est un peu comme le festival « Culture Barbare », nous sommes privilégiés parce que pas mal de choses partent de cette région, de chez nous. Sven avait 43 ans, quand tout a commencé, et Fred le chanteur, lui, n’était pas né.
Vous avez un clip totalement décalé, celui de « La Veste ». Fred, tu peux nous le dire maintenant que tu es fétichiste (rires) ?
Absolument ! Et je ne m’en cache pas ! D’ailleurs je vous invite tous à oser réaliser vos fantasmes les plus inavouables. Le mettre en image c’était plutôt assumé. Depuis que j’ai la moustache, je fais mon coming out. Freddy Mercury l’a bien fait, pourquoi pas moi ? (rires). Plus sérieusement, je ne suis pas fétichiste. Ce n’est qu’un clip qui parle de politique mais nous voulions vraiment mettre en image un retournement de situation, des politiciens qui retournent leur veste.
Céline Dehédin
Le 27/03/20 au Toit Rouge – Montélimar (26)