20SYL

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Depuis presque 10 ans maintenant, 20syl est une valeur sûre dans le paysage musical français tant tout ce qu’il touche se transforme en succès. Entre Hocus Pocus (disque d’or, victoire de la musique 2008), son crew C2C (4 titres mondiaux, 4 victoires de la musique en 2013), et des collaborations (Ledeunff, Elodie Rama), il a publié un maxi vinyle qui annonce une nouvelle étape dans sa carrière.

 

 

Comment situer ce EP dans ta carrière ? Est-ce juste pour te faire plaisir ou annonce-t-il une suite (autre EP, album, …) ?

Cet EP était l’occasion de poser une première pierre en tant que Beatmaker / Producteur. Depuis quelques années j’ai beaucoup travaillé pour d’autres ou pour des groupes, mais jamais vraiment de manière assumée, en mon nom. Ce EP était l’occasion de le faire enfin ! Ca manifeste aussi l’envie de sortir un projet de manière totalement autonome, d’abord artistiquement mais aussi au niveau du label On And On, renouer avec l’esprit de nos premiers maxis en 2001. Un projet dans lequel on va vraiment au bout d’un concept en évitant d’avoir trop d’intermédiaires, tout cela pour garder le plus d’authenticité et d’indépendance possible.

 

Tu ne rappes pas sur ce EP, pourquoi avoir voulu tenir uniquement le rôle de compositeur ?

L’écriture, et en français en particulier, ferme toujours un peu le propos. J’avais envie de quelque chose de plus ouvert que chacun puisse s’approprier. Même les morceaux rappés ne sont pas vraiment dans un format « chanson » puisque j’ai pris le temps de développer les parties instrumentales, le concept de motifs musicaux et vocaux. J’avais plus de choses à dire en tant que producteur qu’en tant qu’auteur de texte de rap. J’avais aussi une matière intéressante accumulée au cours des mois passés, j’avais envie que ça sorte, ça a été assez spontané en fin de compte.

 

Bon je ne vais pas y aller par 4 chemins : c’est quoi cette histoire de zèbre ???

Le zèbre (qui figure sur la pochette du EP) c’est le symbole du motif naturel opposé/apposé au motif artificiel (le damier). C’est le concept musical de cet EP : naviguer entre les deux et semer le trouble entre digital et organique.

 

« On va vraiment au bout d’un concept en évitant d’avoir trop d’intermédiaires, tout cela pour garder le plus d’authenticité et d’indépendance possible »

Le clip de “Kodama” est très visuel (et me fait penser à celui de “FUYA”), quel a été le processus de développement du clip ?

C’est parti de toutes ces images qu’on voit sur le web « the essential », avec des objets posés et bien organisés sur une table, je me suis dit que j’allais faire ma propre version, mais animée. L’idée était aussi de jouer sur le décalage, apporter une touche poétique et surréaliste avec des éléments non musicaux. Tout a été très écrit, storyboardé avec précision et préparé avec Mathieu Le Dude qui bosse avec nous sur tous les aspects créatifs du label. Ensuite tournage en mode D.I.Y (encore une fois la volonté de faire les choses simplement, de manière le plus autonome possible) et montage de la même manière. On a quasiment tout fait à deux.

 

Tu utilises uniquement des voix anglophones, était-ce pour toi une évidence ?

Ce n’était pas réfléchi en fait. Ce sont les rencontres avec Rita et Oddisee qui ont déterminé ce choix. Peut-être aussi la volonté de ne pas fermer le propos avec des textes en français, comme je te le disais juste avant. Encore une fois c’est beaucoup plus évident pour moi de manipuler des voix en anglais, parfois d’une manière plus abstraite en me laissant diriger par la forme et non par le fond.

 

Rémi Cavaillès

www.facebook.com/mr20syl

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