Directeur du Forum Jacques Prévert, Scène Conventionnée d’Intérêt National – Carros ( 06).
Ta personnalité, ton parcours ?
De nationalité belge, je débarque à Marseille au début des années 2000 après avoir fini cinq ans d’études en sociologie et en philosophie, pour finir par un dernier diplôme de Management Culturel. A Marseille, je découvre le bonheur d’habiter dans le Sud et je commence à travailler pour différentes compagnies de théâtre, de danse, des groupes de jazz. C’était génial pour découvrir les différents métiers du secteur culturel. Je m’oriente plutôt rapidement vers un profil d’administrateur de production.
En 2008, je commence à travailler au Théâtre La Cité, fabrique artistique, implantée dans le quartier de Castellane, à Marseille. Le début d’une belle aventure professionnelle et humaine qui durera 10 ans, avec ses joies, ses déboires, ses succès, ses échecs. J’y ai beaucoup appris et m’y suis formé à un certain regard esthétique.
En 2017, je postule à la direction du Forum Jacques Prévert, un Centre Culturel historique, situé à Carros, dans les Alpes Maritimes. Changement de vie et premier poste de direction dans cette structure atypique, avec ses 50 ateliers de pratiques artistiques, sa Saison de 25 spectacles et un festival en extérieur. Avec l’équipe, nous poursuivons l’histoire de cette belle structure, en renforçant ses moyens, développant son ancrage départemental et régional. L’obtention de l’appellation de Scène Conventionnée d’Intérêt National pour l’Enfance, l’art et la jeunesse décernée par le Ministère de la Culture en 2020 est un moment important de l’histoire du Forum. Depuis nous continuons à impulser des projets, du local au niveau régional, avec le festival coopératif Trajectoires en janvier ou le Festival Jacques a dit, en septembre. La vie des structures culturelles n’étant jamais un long fleuve tranquille, je m’adapte et manœuvre au mieux ce joli bateau qu’est le Forum.
Ta playlist :
– Disque : Je suis très éclectique. Plus jeune, j’ai écouté du métal et du hardcore avec Metallica, Rage Against the Machines, Korn, jusqu’à Gojira. De la chanson française aussi avec Brel comme monument indépassable et des artistes plus récents comme Clara Ysé , Zaho de Sagazan, Izia… Des classiques du rock comme les Pink Floyd, mais j’ai aussi été un grand fan de Michael Jackson et Queen. Bref, la musique est très présente dans mon quotidien.
– Film : Dans les classiques : “2001 : Odyssée de l’espace” et “Eyes Wide Shut” de Kubrick ; “Mulholland Drive” du génial David Lynch. Plus récemment : “Anatomie d’une chute” de Justine Triet et “Zone of Interest” de Jonathan Glazer.
– Livre : Il y en a des dizaines… Toute la biographie d’Emmanuel Carrère et celle d’Alain Damasio. Des autrices : Delphine de Vigan, Laura Kasischke, Maylis de Kerangal, Virginia Woolf…Le dernier livre de Claude Askolovitch “Après elle”, est aussi sublime. Je pourrai en écrire deux pages. Vive la littérature !
– Concert : Mon premier, lors de la dernière tournée de Pink Floyd a 12 ans, sur les épaules de mon père, époque de l’album “Division Bell”, la claque. Le concert de Korn a Bruxelles, dans la fosse, où j’ai fini avec un t-shirt en lambeaux et roué de coups, mais heureux. Le Requiem de Mozart, étudiant, avec un chœur de 150 personnes.
Ta plus grande émotion musicale ?
Elles sont multiples, l’important est d’en avoir le plus souvent possible. Elles déboulent souvent lorsque tu ne t’y attends pas, dans des contextes incongrus… Par exemple, certaines chansons de Brel, Ben Mazué ou de Benjamin Biolay me mettent les larmes aux yeux lorsque je ne m’y attend pas. Parfois, si je suis à la maison, il m’est déjà arrivé de filer dehors acheter un bouquet de fleurs et de l’apporter « spontanément » à ma compagne.
Ton espoir pour le futur ?
Que l’humanité se ressaisisse rapidement pour faire face aux enjeux climatiques qui sont déjà face à nous, quitte à changer radicalement de modèle de société pour aller vers une bien meilleure répartition des richesses à l’échelle de la planète.