Si le Jazz est un diamant, Steve Grossman est l’une des facettes. Considéré comme l’un des meilleurs saxophonistes, musicien de Miles Davies au début des années 70, il porte sur ses épaules une partie de l’histoire des quarante dernières années de cette musique, à l’image de ses aînés notamment Charlie Parker et Chet Baker pour des périodes antérieures. Fatigué, de très grosses difficultés pour marcher à cause d’un récent accident de voiture, assis sur une chaise, une bouteille d’eau toujours à portée de main, lorsque le saxophone est entre ses mains, la magie opère. Il vit, respire autrement, les yeux mi- ouverts, savoure la musique de son trio (Martin Sasse au piano, Henning Gailing à la contrebasse et Joost von Schajk à la batterie). Devant un public qui avait répondu présent, le quatuor nous a offert un fabuleux set dans la pure tradition du jazz New-Yorkais. C’était l’une des deux dates en France de sa tournée, et chacun a savouré la chance d’écouter ce Maître. Félicitations au Cri du Port pour sa venue.
Jean-Luc Thibault