On sort parfois de certains concerts sans pouvoir trouver de mots assez justes pour rendre compte de ce que l’on a vu et entendu. C’est particulièrement le cas pour ce magnifique set de James Carter.
Kevin Tardevet en trio a mis le public dans de très bonnes dispositions avec son nouveau répertoire et quelques superbes riffs de contrebasse sans y laisser de Plume (!). Puis dès les premières mesures du sax baryton de James Carter nous sommes plongés dans une surprenante éruption musicale qui finira sur un nuage, sur les nuages « Reinhardtien ». Une irruption que Carter semble vouloir à la fois contenir du bout des doigts sur les clés de son baryton, de son ténor, de son soprano, tout en l’attisant du bec de ces mêmes saxophones. Et s’il veut baisser un peu le rythme, ce sont ses vieux complices Gerard Gibbs à l’orgue Hammond et Leonard King à la batterie qui se chargent de raviver les volutes de notes. Même si les thèmes sont parfois habilement dissimulés, on peut parier que Django, où qu’il soit, ne se sent pas trahi par l’interprétation magistrale qu’en font le trio du génial saxophoniste new-yorkais. Bien qu’humide, ce New Jazz Festival automnal réchauffe avec passion les amateurs de la note bleu azuréenne. Et quelle belle salle.