Du 23 au 25/06/2022 à Prague (Tchéquie).
La capitale tchèque célèbre l’arrivée de l’été avec son grand festival de plein air, le Metronome. Placé dans le parc du Palais des Expositions, l’événement propose deux grandes scènes et sept autres de dimensions plus modestes, assurant ainsi une programmation musicale variée et continue. Le Metronome réunit la fine fleur de la scène tchèque : le rock pépère de Mnaga A Zdorp, la pop électro lyrique de Lenka Dusilova, le rock iconoclaste de Tata Bojs, entre autres. L’attractivité du festival réside pour beaucoup dans ses “grosses” têtes d’affiche. Une par soir, et de gros calibre.
Jour 1, le ténébreux Nick Cave prend possession de la Metronome Stage. Il attaque bille en tête et ne relâchera jamais la tension. Le chanteur australien, habité, dégage un charisme hors norme, à la fois cool et incandescent. Entouré de ses Bad Seeds, il délivre un rock poisseux et vibrant, porté par sa voix grave qui prend parfois des intonations à la Jim Morrison. Les morceaux de bravoure s’enchaînent. Un “Into my arms” poignant, seul au piano. Un “Mersey Street” ébouriffant. Nick Cave reste toujours au contact physique du public, établissant une relation charnelle. Une performance de très haut vol. Merci M. Nick Cave pour ce grand moment de rock et de lyrisme intense.
Jour 2. L’orage éclate en milieu d’après-midi et la pluie tombe quasiment sans discontinuer toute la soirée. Armée de bottes et de cirés, la foule attend stoïquement l’arrivée du trublion des 90’s : Beck. Arrivé sur scène avec un peu de retard dû aux éléments déchaînés, le performeur américain prend la scène et délivre quelques-uns de ses grands morceaux. Très en forme, il arpente la scène et réussit à faire vibrer et danser la foule détrempée. Avec, évidemment, un percutant “Loser” pour mettre tout le monde d’accord!
Jour 3. Le soleil est revenu sur Prague. Seules des flaques éparses rappellent les averses de la veille. Sur les différentes scènes, le public accueille de manière enthousiaste les héros locaux. La tête d’affiche de la soirée, ce sont les vétérans électros de Underworld. Précurseur de la mutation rock techno, le duo anglais conserve toute sa puissance et son sens inné du beat dévastateur. La voix grave et incantatoire de Karl Hyde plane sur les boucles et mélodies hypnotiques de son comparse. Underworld, plutôt Overworld tant les morceaux phares du groupe nous soulèvent et nous amènent dans une transe irrésistible et salvatrice. Tous les plus grands titres du duo sont là, dans des versions boostés pour la scène et les foules dansantes : “Juanita”, “Jumbo”, “King of Snake” et le tube “Born Slippy”, popularisé par le film “Trainspotting”.
Merci Prague pour ces trois jours de musique qui nous ont permis de saisir l’art de vivre de l’ancienne capitale de la Bohême.
Vincent Milane
metronome.cz