#NVmagLive Report
Le 18/07/23 – Place de l’Avenir & Carrières du Bon Temps – Junas (30)
18h, place de l’Avenir de Junas, les cigales cymbalisent à qui mieux-mieux quand commence le premier concert de cette 30e édition du festival. C’est le sextet de de Jérôme Viollet qui ouvre le bal. Un voyage musical vers Cuba et les polyrythmies de la Santeria cubaine. Un trio à cordes : Christian Fromentin, violon, Jean Pierre Alamy, contrebasse, Nicolas Iarossi, violoncelle. Deux chanteuses : Samantha Eyssette et Akemys Acosta. Le leader est aux percussions et signe les arrangements. Joli passage où Nicolas Iarossi délaisse son cello pour jouer de la scie musicale. Le groupe est rejoint en deuxième partie du set par Les Petits Loups du Jazz : des enfants de l’école d’Aujargues (à quelques kilomètres de là) qui participent à un atelier jazz depuis deux ans. La vingtaine de gamins chantent, parfaitement en place, sur ces rythmes cubains à la grande joie de leurs parents, amis et de tout le public. A les entendre on se dit que le jazz a un bel avenir devant lui !
21h, nous avons rejoint les Carrières du Bon Temps pour le concert du Pansanel – Salis -Arild Andersen – Héral Quartet. Une formation inédite montée pour l’occasion de ce festival (mais ils se connaissent depuis longtemps). Un jazz très enlevé où Antonello Salis (et son fameux bandana) passe de l’accordéon au piano avec autant d’aisance. Leader du jour, le guitariste Gérard Pansanel présente le groupe et chacun des thèmes qu’ils jouent. De sa six-cordes, il débute une histoire que complètent et enjolivent ses compagnons. Le batteur Patrice Héral s’accompagne parfois de la voix. Gérard Pansanel fait swinguer sa contrebasse. Un jazz très enlevé où Antonello Salis (et son fameux bandana) passe de l’accordéon au piano avec une aisance malicieuse. Ils finissent par un calypso très James Bondien.
22h30, le quartet de Paolo Fresu rend hommage au poète de la Beat Generation Lawrence Ferlinghetti. Tout d’abord en trio avec le pianiste Dino Rubino et Marco Bardoscia à la contrebasse. Le piano mélancolique de Rubino dialogue avec le bugle de Fresu sur une basse presque guillerette. Même sans les mots, la poésie de Ferlinghetti est au rendez-vous. Ils sont rejoints par le bandéoniste Daniele di Bonaventura. Leur musique se fait plus nostalgique. Ils nous proposent de revisiter une composition du brésilien Caetano Veloso. Plus tard, un thème écrit par le contrebassiste mais joué en duo piano-bandonéon suivi d’un autre duo trompette-contrebasse qui se termine par une citation de « Love Supreme » de Coltrane qui sonne merveilleusement bien dans la nuit de Junas. En fin de set, Dino Rubino glisse du piano vers une chaise dans laquelle il se love et embouche sa tromba pour une ambiance de velours. Paolo Fresu lui répond. Dialogue intense qui nous guide vers le bout de la nuit.
Jacques Lerognon